Les pays membres doivent s’engager sérieusement à baliser toutes les voies pour la circulation des marchandises Sud-Sud.
L’intégration africaine s’avère presque une illusion. Le projet de création d’une zone africaine de libre-échange, dont la mise en place est prévue en 2017, ne tient pas la route. «La mise en place d’une zone africaine de libre-échange en 2017 comme souhaité par les chefs d’Etat africains lors de leur sommet en juillet 2012, s’avère très difficile», a estimé jeudi dernier à Alger, le ministre du Commerce, M.Mustapha Benbada. Argumentant ses propos, le ministre affirme qu’«il est très difficile d’être au rendez-vous dans la mesure où les organisations économiques régionales ne sont pas au même niveau d’intégration». M.Benbada qui s’exprimait en marge des Premières Journées économiques et commerciales camerounaises à Alger reconnaît que c’est un grand défi à relever. Il a rappelé que l’objectif escompté de la mise en place d’une zone de libre-échange continentale est «l’intensification des échanges entre les pays du continent et promouvoir ainsi l’économie et le commerce africains. Or, la réalité est tout autre sur le terrain. La coopération entre les pays de la région reste faible. Preuve en est, le ministre avance que les échanges commerciaux entre pays africains ne sont «pas importants» et avoisinent «difficilement» le taux des 10%, d’où la nécessité d’aller vers une intégration régionale dans le contexte d’une économie globalisée. En ce sens, M.Benbada estime que le renforcement de la coopération entre les groupements sous-régionaux est «nécessaire» pour arriver à établir une zone continentale de libre-échange. La mise en place d’infrastructures de communication et la facilitation de la libre circulation des personnes sont autant d’autres facteurs devant faciliter l’intégration continentale, avait estimé la Commission des représentants permanents (Corep) de l’Union africaine (UA). Une feuille de route pour la création de cette zone africaine de libre-échange a été établie en vue d’atteindre l’objectif visé, celui de la relance du commerce intra-africain. «Il y a des sous-groupes au niveau des institutions africaines qui travaillent déjà dans ce sens, notamment ceux en charge de la question des règles d’origine et la réglementation douanière africaine», a-t-il encore rappelé. Il faut reconnaître que ce projet reste un véritable défi pour l’Afrique. Les pays du Maghreb qui sont au nombre de cinq ont du mal à réaliser un marché commun. Le projet date depuis presque 20 ans, en vain. Devant l’absence d’une volonté politique claire, le projet est resté au stade du départ. Idem pour le projet africain. Les pays membres doivent s’engager sérieusement à baliser toutes les voies pour la circulation des marchandises Sud-Sud.
Par ailleurs, M.Benbada a invité les opérateurs économiques algériens et camerounais à saisir l’occasion de la tenue la 46e édition de la Foire internationale d’Alger pour «améliorer» leurs relations économiques et augmenter les chances de partenariat. Le ministre a encouragé, à ce titre, les hommes d’affaires des deux pays à envisager les perspectives d’avenir, estimant que les domaines de coopération entre l’Algérie et le Cameroun sont encore «vierges».
