CRB : Une copie à revoir

CRB : Une copie  à revoir

Face à l’Entente, le Chabab de Belouizdad visait une cinquième victoire à domicile, mais compte tenu de la défection de plusieurs joueurs, l’éventualité de remporter les trois points ressemblait de plus en plus à une véritable gageure. Le staff belouizdadi et l’entraîneur en chef, Giovanni Solinas en particulier, étaient confrontés à un véritable dilemme.

La politique progressive adoptée par cet entraîneur a inéluctablement montré ses limites. Le Chabab avait certes réussi un parcours sans faute à domicile devant des équipes moins entreprenantes (MCEE, MCS) et d’autres moins inspirées (MCO, JSK), mais pour ce qui devait constituer pour les coéquipiers de Rebih un véritable test et les matchs références, ils concèdent deux défaites face à deux grosses pointures du championnat, en l’occurrence l’USMA et l’ESS. Solinas ne peut s’en prendre qu’à lui-même, ses choix tactiques contestés et la méthode rapidement inculquée quant au dispositif tactique se sont avérés finalement utopiques. Deux procédés différents qui s’expliquent par deux visages distincts présentés depuis le coup d’envoi par les protégés de Solinas. Le Chabab a subi un revers à domicile qui «n’est pas la fin du monde», dixit le président Azzedine Gana, mais il y a urgence même si certains responsables proches de Gana essayent tant bien que mal de dédramatiser la situation. Les problèmes d’argent qui ressurgissent curieusement à la veille d’importants rendez-vous ont négativement influé sur le rendement de toute l’équipe et contrairement aux précédentes victoires, face à l’ESS, la chance et la réussite ont fait défaut et il fallait désormais montrer de quoi était capable l’entraîneur italien.

Solinas a perdu son match

En l’absence de plusieurs éléments et la réception d’un cador, l’entraîneur du Chabab devait prouver à ses détracteurs que la défaite du derby face à l’USMA n’était qu’un accident de parcours, et valoriser à la fois son plan tactique, mais encore une fois, ses confrères Renard et Geiger lui ont été supérieurs, du moins tactiquement. Pour le Chabab, l’heure est à la mobilisation pour ne pas se trouver dans une spirale en perdant ce qui a été acquis précédemment et se projeter sur la prochaine rencontre face à un autre morceau qui n’est autre que le champion en titre, l’ASO. Série terminée donc pour Solinas qui a réussi à propulser le CRB sur le podium grâce aux quatre matches sur la pelouse du 20-Août. Et il devra remercier qui ? Le calendrier favorable. En perdant son match face à son ancienne équipe, Solinas a également payé cher ses choix, son entêtement.

Il ne fait plus l’unanimité

Beaucoup de circonstances atténuantes lui ont été accordées depuis l’entame du championnat bien que certains aient au départ tiqué en le voyant à la barre technique, mais la rareté de coaches disponibles à l’intersaison avait contraint la direction du CRB à faire venir le technicien de sa Sardaigne. Malgré les victoires, l’entraîneur du Chabab avait souvent essuyé des critiques quant à la manière de jouer qui n’a pas convaincu les dirigeants et les inconditionnels, habitués au beau jeu, ce qui poussa la galerie belouizdadie à réclamer le retour du technicien argentin, Gamondi. Un dirigeant du Chabab nous a avoué, à l’issue de la déconvenue, à propos de Solinas : «Beaucoup de dirigeants étaient contre la venue de cet entraîneur, la direction était en contact avancé avec un technicien brésilien. Le coach italien n’était même pas sur nos tablettes, mais on ne sait trop comment il a pu atterrir au Chabab ni comment il a été imposé… Aujourd’hui, le temps nous a donné raison et force est de reconnaître que Solinas n’a ni l’envergure ni les compétences pour diriger un club comme le CRB, c’est une évidence.»

Reprise mercredi prochain

Les joueurs du Chabab reprendront l’entraînement ce mercredi après un repos de quatre jours. Ils auront une semaine pour préparer leur déplacement à Chlef pour en découdre avec l’ASO. Le staff technique devra en outre profiter de cette mini trêve pour récupérer les joueurs blessés et remobiliser le groupe après sa surprenante défaite à domicile devant l’Entente de Sétif.

Gana : «Ce n’est pas la fin du monde»

Bien que déçu par le résultat et le comportement des supporters, le président du CRB, Azzedine Gana, accepte toutefois cette défaite qui coûte certes trois points et une place sur le fauteuil, mais elle est également riche en enseignements : «Toute défaite est bien évidemment amère, mais elle doit nous servir. Le championnat est encore long et on aura certainement beaucoup d’occasions pour rattraper les points perdus, ce n’est pas la fin du monde. Il est vrai que personne dans l’entourage de l’équipe ne s’attendait à ce revers. Par manque de chance, je crois, le Chabab passe à côté.» Sur le plan technique, Gana ne veut nullement reprocher à ses joueurs quoi que ce soit, eux qui se sont battus vaillamment comme il le déclare : «Les joueurs ont fourni une excellente partie en ouvrant le score et en dominant l’adversaire, mais le facteur chance a été déterminant aujourd’hui. Notre équipe ne méritait pas de perdre et cela nous incitera à fournir plus d’efforts pour revenir encore plus forts, le CRB est un club qui joue régulièrement le haut du tableau et on va tout faire pour perpétuer cette tradition».

«Le Chabab n’a aucun problème particulier»

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le président du conseil d’administration s’interroge sur la véracité des faits saillants au sein de la maison belouizdadie et estime que la presse en fait trop car le Chabab ne vit pas une crise particulière et que les joueurs sont payés rubis sur l’ongle : «Les problèmes du Chabab étalés dans la presse ne sont pas réels parce que lorsqu’on regarde de plus près l’équipe, on peut facilement constater que rien de particulier ne s’y passe désormais, je pense qu’il y a un malentendu, la direction de son côté essaye d’améliorer le quotidien de l’équipe et d’exceller dans son travail, en régularisant la situation financière de certains, mais je dois préciser que le Chabab, comparativement aux autres formations, est mieux loti du point de vue financier.»

« Tout est réglé avec Solinas »

Sans donner de détails précis, le président de la SSPA/CRB, Gana, a déclaré au sujet de l’argent réclamé par Solinas : «Tout a été réglé avec cet entraîneur, nous avons convenu d’une date pour le payer et on va devoir respecter nos engagements, Solinas devra percevoir son salaire avant de s’envoler demain pour l’Italie.»

Ammour : «On se rattrapera face à l’ASO»

Le meneur de jeu, Ammar Ammour, a été déçu de la défaite de son équipe face à l’ESS sur la pelouse du 20-Août, ce qui ne reflétait guère la physionomie de la rencontre où le Chabab avait largement dominé les débats, mais faute d’opportunisme et d’efficacité, les Belouizdadis n’avaient pu concrétiser les nombreuses occasions offertes, contrairement à son adversaire qui, grâce à une tactique adéquate et ses individualités, a réussi à imposer encore une fois sa suprématie en réalisant le hold-up parfait.

Comment analysez-vous cette défaite ?

On ne méritait pas cette défaite et encore moins avec ce résultat, mais c’est cela le football, lorsqu’on ne parvient pas à matérialiser nos occasions en but et quand on est incapable de préserver le score, on se fait surprendre logiquement. On a tout essayé offensivement pour se mettre à l’abri, mais en vain.

Pourtant, votre équipe a manifestement dominé les débats, non ?

L’Entente de Sétif possède une excellente équipe qui renferme des individualités expérimentées. En opérant par des contres rapides, l’ESS a réussi à revenir à la marque et nous battre.

Les fans du Cabab ont mal accepté cette défaite à domicile, la première, un commentaire ?

Nous sommes redevables envers nos supporters qui sont venus massivement, mais il ne faut pas nous tomber dessus quand on perd. Leur soutien et leur présence nous sont importants. Nous allons tout tenter pour récupérer les points perdus face à l’ESS et on commencera dès maintenant à préparer notre prochain match à Chlef.

Le CRB, malgré la crise financière, continue toujours de croire en ses capacités à jouer les premiers rôles, comment l’interprétez-vous ?

C’est vrai que le Chabab traverse une période délicate sur le plan financier, mais le comportement du joueur face à cette carence doit être gérée de manière professionnelle, c’est-à-dire réaliser les bonnes performances. Un compétiteur oublie tous les problèmes dès qu’il foule le terrain. On va se ressaisir rapidement pour se relancer et rester toujours en haut du tableau.

Aouameur «Je me donne à fond»

Titularisé face à l’Entente, le latéral droit Aouameur a été égal à lui-même en réalisant une partie honorable et en parvenant à museler le maître à jouer sétifien, Djabou. Touché à la clavicule suite à un tacle de ce dernier, Aouameur a dû surmonter la douleur pour aider son équipe et apporter le plus attendu, il déclare à sa sortie des vestiaires : «J’ai été touché à la clavicule, mais sans gravité. Concernant la rencontre, le Chabab, de par sa prestation, ne devait pas perdre. Quant à mon rendement, j’essaye sans cesse de me donner à fond pour aider mes coéquipiers, je ne rechigne jamais à l’effort. D’ailleurs, c’est suite à mon engagement que j’ai contracté cette blessure.»