En renouant avec la compétition internationale, le Chabab ne compte pas rater l’opportunité d’aller le plus loin possible, en essayant d’arracher aujourd’hui la qualification en terre égyptienne pour les demi-finales de la Coupe arabe.
Une mission qui s’annonce difficile, mais pas impossible pour les gars de Laâquiba qui sont très confiants et déterminés à relever le défi. La dernière participation du CRB à une compétition internationale remonte à l’année 2011, lorsqu’il s’est fait éliminer en Coupe de la CAF par l’équipe malienne du Djoliba de Bamako. Mais en Coupe arabe, cela faisait très longtemps qu’il n’y figure pas puisque la dernière fois où les Belouizdadis avaient pris part à cette compétition, c’était en 2001.
Le Mouloudia, la dernière équipe à avoir joué en Egypte
Il faut savoir, toutefois, que les résultats des équipes algériennes en Egypte n’ont pas été toujours probants. La dernière formation algérienne à avoir joué en terre des Pharaons a été le Mouloudia qui participait en 2011 à la Ligue des Champions Africaine et qui avait pu aller jusqu’aux poules. Les Mouloudéens s’étaient inclinés dans ce cadre, rappelons-le, au Caire face à Al Ahly par deux buts à zéro et avait fait match nul à Alger zéro à zéro. C’était la dernière confrontation d’une équipe algérienne contre une formation égyptienne, avant la révolution du Printemps arabe.
La JSK, la dernière équipe à avoir battu l’Ismaïly
Pour ce qui est de l’adversaire du jour du Chabab, il est à rappeler que la JSK est la dernière équipe algérienne qui a pu battre les Darawiches. C’était en Ligue des Champions Africaine, où les Kabyles ont pu passer le cap de l’Ismaïly en le battant en aller et retour à l’Ismaïlia et à Tizi Ouzou.
L’USMA, la dernière équipe à avoir affronté l’Ismaïly
Avant le match aller qu’a disputé le CRB au 20-Août, l’USMA était la dernière équipe à avoir croisé l’équipe de l’Ismaïly sur son chemin, c’était dans le même cadre, c’est-à-dire en Coupe arabe, mais sous l’ancienne formule, celle de la Ligue des Champions arabe. C’était lors de la saison 2008/2009 dont les Usmistes gardent un très mauvais souvenir. Ils se sont inclinés, en effet, au match aller à l’Ismaïlia par trois buts à un, avant de s’effondrer complètement à Bologhine avec une défaite plus lourde (1-4), où Zemmamouche s’était fait expulser et avait été remplacé par l’actuel gardien du CRB, Ahmed Chouih.
Le dernier match du CRB en Egypte remonte à 2001
En ce qui concerne le CRB, la dernière fois où l’équipe de Laâquiba avait joué en Egypte contre une formation égyptienne, c’était en 2001, contre Al Ahly du Caire et dans le même cadre avec l’ancienne formule de la compétition, celle de la Ligue des Champions arabe. Les Belouizdadis s’étaient inclinés face aux Ahlaouis, au Caire, par un but à zéro, avant de subir encore une fois la loi de leur adversaire, au 5-Juillet, sur le même score (0-1).
La meilleure participation du CRB en Coupe arabe,
c’était en 1995
Il faut savoir, néanmoins, qu’en raison d’une programmation très irrégulière de la compétition arabe entre les clubs, le Chabab n’y compte pas un grand nombre de participations. Toutefois, sa meilleure prestation à l’échelle arabe, c’était en 1995. La compétition se déroulait autrement, c’était sous forme de tournoi qu’organisait à chaque fois un des pays arabes, et cette année-là, c’était l’Arabie Saoudite qui accueillait l’évènement. Le Chabab, alors sous la houlette de feu Abdelouahab, avait atteint les demi-finales où il a été éliminé par l’Espérance de Tunis qui comptait à l’époque une armada de stars qui constituait 80% de la sélection tunisienne.
Le Chabab veut faire comme le CABBA en 2006/2007
Les équipes algériennes ont également réussi à créer la surprise et à tenir en échec les équipes égyptiennes sur leur terrain. En plus de la JSK, le CABBA avait également rencontré l’Ismaïly, mais en Ligue des Champions Africaine, durant la saison 2006/2007. Les Criquets et les Darawiches avaient fait match nul au match aller à Bordj Bou-Arréridj, et s’étaient neutralisés sur le même score au retour à l’Ismaïlia. Les deux équipes ont eu alors recours aux tirs au but, et ce sont les Bordjiens qui ont réussi à créer la surprise en arrachant leur qualification en terre égyptienne. C’est cet exemple que le CRB veut suivre cet après-midi, en tenant tête aux Darawiches et en essayant de les surprendre chez eux. Les troupes de Fouad Bouali sont convaincues qu’ils en ont les moyens et vont tout faire pour rentrer avec le billet de la qualification pour les demi-finales.
Ousserir : «Si on va aux penaltys,
c’est moi qui m’occuperai de la qualification»
Nassim Ousserir est l’un des joueurs sur lequel le Chabab va compter aujourd’hui face à l’Ismaïly. Le capitaine belouizdadi se dit prêt à assumer son rôle.
C’est un accueil chaleureux qui vous a été réservé au Caire, non ?
Franchement, je n’ai rien à dire sur l’accueil, il a été très chaleureux, ils ont tout fait pour nous mettre dans les meilleures conditions possibles. Nous les avons bien reçus à Alger, et je crois qu’ils ont été à la hauteur au Caire. Nous avons même eu droit à un groupe folklorique pour nous accueillir à l’aéroport. Les relations entre Algériens et Egyptiens se sont beaucoup améliorées, elles sont redevenues comme elles étaient auparavant.
Et comment vous préparez ce match décisif face à l’Ismaïly ?
Nous avons effectué une première séance d’entraînement sur le terrain d’Arab Contractor où l’entraîneur ne nous a pas soumis à une forte charge, c’était léger. Tout le groupe est prêt et se porte bien, à part Pascal Angan qui a souffert de douleurs à la cuisse et nous espérons qu’il sera prêt lui aussi. Globalement, tout se passe bien et j’espère que ce sera le cas le jour du match.
Parmi l’effectif du CRB, vous êtes le dernier joueur à avoir joué ici en Egypte, c’était avec l’Equipe nationale lors du fameux match retour en éliminatoire de la Coupe du monde 2010. Et l’on se rappelle tous des incidents qui se sont produits au Caire. Avez-vous senti une différence entre l’ambiance de l’époque et celle d’aujourd’hui ?
Oui, il y a une grande différence entre l’accueil qui nous a été réservé en 2009, et celui d’aujourd’hui. En 2009, nous avons senti une grande pression dès notre arrivée et un climat très hostile où la situation était même sortie de son contexte sportif. Même les Egyptiens ne voulaient pas entendre à l’époque de tout ce qui est algérien. Mais aujourd’hui, il n’y a plus cette animosité, beaucoup de choses ont changé, comme le prouve l’accueil qui nous a été réservé. Les Egyptiens nous ont fait savoir d’ailleurs, quand on sort dehors, qu’ils ont beaucoup regretté leur comportement avec nous en 2009 et qu’ils ne veulent pas revivre cela en ce sens que nous appartenons tous à un seul peuple, le peuple arabe et à la même religion qui est l’Islam.
Par rapport au résultat du match aller, comment allez-vous aborder ce match retour ?
Tout le monde sait que nous avons encaissé un but sur notre terrain, et c’est ce but qui va nous compliquer les choses. Cela va nous obliger donc à marquer au moins un but pour espérer nous qualifier, et on va tout faire pour le marquer. Je crois que c’est dans nos cordes, nous allons jouer dans un grand stade, le public ne sera pas nombreux et il n’y aura pas de pression sur nous.
Vous pensez que l’absence du public égyptien jouera en votre faveur ?
Si vous voulez mon avis, je préfère jouer dans un stade plein. Nous nous sommes habitués à jouer devant des gradins pleins et sous une forte pression, cela nous pousse à nous transcender sur le terrain. Contrairement aux matchs à huis clos ou lorsque l’affluence est très faible, on peut perdre sa concentration. Si nous sommes contents que le public ne soit pas nombreux, c’est pour des raisons de sécurité, c’est tout. On sait tous que la situation en Egypte n’est pas très sûre, et de ce fait, on est soulagés de ce côté. Mais dans d’autres circonstances, le fait que le stade soit plein à craquer ne nous aurait pas dérangés.
On compte beaucoup sur votre expérience, vous en êtes conscient ?
Oui, et j’ai toujours joué mon rôle de leader. Sur le terrain, j’essaie de faire mon devoir dans les bois et aussi d’organiser et de diriger ma défense.
Et si ce match va jusqu’aux penaltys ?
C’est un scénario qui nous arrange bien, meme si on souhaite se qualifier sans aller aux penaltys. Maintenant si on va aux tirs au but, je m’occuperai de la qualification. Je suis prêt à assumer mon rôle et on peut compter sur moi. J’espère seulement qu’on réussira à marquer ce but qui va nous relancer et qui va nous suffire pour rentrer avec la qualification.
On a parlé ces derniers temps au CRB des erreurs qui sont commises en défense. Est-ce que cela a une relation avec le départ d’Aksas et celui de Mameri ?
Il faut reconnaître une chose en ce qui concerne Aksas et Mameri, ils avaient leur poids dans l’équipe. Mais depuis qu’ils sont partis, nous avons découvert des jeunes comme Khoudi ou Kerrar qui sont parvenus à s’imposer. Surtout Khoudi qui est en train de faire de bons matchs. Maintenant, tout le monde fait des erreurs et il ne faut pas trop accabler nos défenseurs qui peuvent se corriger à l’avenir. Tout se fait dans le travail.
En parlant d’Aksas, vous les joueurs, comment avez-vous accueilli ses récentes déclarations lorsqu’il a dit que le CRB sans Aksas n’est pas le CRB ?
De grands joueurs sont passés par le CRB, et lorsqu’ils sont partis, le CRB est resté le CRB. Ces grands joueurs, on ne peut leur arriver à la cheville, et pourtant, ils n’ont jamais été aussi prétentieux. Je crois qu’Aksas a fait une maladresse en faisant cette déclaration. Bien entendu, il doit défendre les couleurs de sa nouvelle équipe en tant que professionnel, mais le CRB est un grand club qui nous a beaucoup donné, et c’est malheureux qu’Aksas ait oublié aussi vite ce que le CRB a fait pour lui.
Bouali : «Le problème de Slimani, ce n’est pas la pression, mais son environnement»
Dans une discussion avec l’entraîneur du CRB, ce dernier nous a fait savoir que ses joueurs «ont conscience qu’ils ne sont qu’à un match des demi-finales, et cela suffit pour les motiver. Ils ne ressentent aucune pression, mais le plus important pour nous, c’est de bien récupérer avant cette rencontre». Fouad Bouali est très confiant, mais sa plus grande satisfaction, comme il a tenu à nous le faire savoir, «c’est d’avoir en main une équipe jeune qui a l’opportunité de jouer une compétition internationale et d’acquérir une certaine expérience. C’est un groupe qui a une âme. C’est ce que j’ai pu constater. Je leur avais dit que nous sommes obligés de travailler ensemble, sinon nous partons tous. Ils ont compris mon message et ils ont relevé le défi».
«Nous avons une dette envers nos supporters»
Bouali n’a pas oublié le comportement des supporters du Chabab lors du match et le geste fort qu’ils ont eu à l’égard des joueurs avant le déplacement de l’équipe pour Le Caire : «Franchement, je ne peux être qu’ému face à un comportement pareil, il est très rare de voir un public se comporter de la sorte envers leur équipe qui venait pourtant de perdre. Je n’oublierai pas leur comportement avant, pendant et après le match aller, encore moins leur attitude à l’issue du match contre le Mouloudia. C’est un public connaisseur qui sait faire la part des choses. Rien que pour lui, nous devons nous battre pour lui offrir la qualification, nous lui devons cela».
«Nous sommes obligés de prendre des risques en défense»
En ce qui concerne les lacunes défensives constatées ces derniers temps, le coach belouizdadi le reconnait : «Des erreurs ont été commises, mais on essaie à chaque fois de les corriger et souvent en prenant des risques. Et nous sommes obligés cette fois-ci aussi de prendre des risques pour nous qualifier. Ce sont ces risques qui nous ont permis d’éviter la défaite en 12 matchs consécutifs. Nous avons composé avec les moyens du bord et nous sommes arrivés à mettre en place une stratégie pour jouer sur notre propre valeur et nous avons réussi à avoir des résultats. Nous continuerons toutefois à travailler pour nous corriger».
«Nous n’avons pas de problèmes en attaque»
En revanche, Bouali a affirmé que l’équipe n’a pas de problème en attaque : «La preuve, nous avons gagné par quatre et cinq buts. Certains ont dit que les équipes que nous avons affrontées étaient faibles, mais je ne pense pas que la JSMB soit faible. Concernant Slimani, je crois que son problème est dans son environnement et non à cause de la pression. C’est un joueur qui a acquis une autre dimension, et comme tout joueur algérien qui habite un quartier populaire, les gens l’accostent tous les jours, lui parlent, lui demandent des explications, lui posent des questions et cela le déstabilise et l’empêche même de se concentrer aux entraînements».
Du Caire, l’ambassadeur d’Algérie en Egypte rassure
«Le CRB sera en sécurité»
Nous avons profité de notre séjour au Caire avant le match d’aujourd’hui pour entrer en contact avec l’ambassadeur d’Algérie en Egypte, Nadir El Arbaoui, afin de connaître les mesures qui ont été prises pour la sécurité de la délégation du Chabab par rapport à la situation peu rassurante qui règne au Caire. «Je tiens à rassurer en personne toute la famille du CRB et tout le peuple algérien, que la délégation du CRB sera en sécurité tout au long de son séjour. Nous avons pris toutes les dispositions dans ce sens, et malgré le climat d’insécurité qui règne au Caire, l’équipe du CRB sera entre de bonnes mains, il n’y a pas à s’inquiéter de ce côté. Je suis personnellement en contact permanent avec les responsables du CRB, et nous avons mis à leur disposition un membre de la diplomatie algérienne en Egypte qui réside avec eux dans le même hôtel, il est là pour répondre à tous leurs besoins», nous fait-il savoir avant d’ajouter : «Nous avons fait tout le nécessaire avant l’arrivée du CRB pour qu’il soit bien accueilli, et je crois que les responsables d’Al Ismaïly ont tout fait pour réserver un accueil des plus chaleureux à l’équipe algérienne.»
Al Ismaïly ne rappelle pas de bons souvenirs à Chouih
L’équipe d’Al Ismaïly ne rappelle pas de bons souvenirs à Ahmed Chouih, le deuxième gardien du CRB, qui avait déjà affronté cette équipe quand il défendait les couleurs de l’USMA lors de la saison 2008/2009. Chouih n’avait pas participé au match aller perdu par l’USMA à Ismaïlia par trois buts à un, mais il avait été incorporé au match retour lorsque Zemmamouche s’était fait expulser. Dès son entrée, il avait encaissé le deuxième but des Egyptiens qui ont gagné 4-1 à Bologhine.
Les joueurs se plaignent du bruit dans leur hôtel
L’hôtel dans lequel est logé le CRB se trouve sur un boulevard très fréquenté par les véhicules, c’est d’ailleurs la route qui mène à l’aéroport. En plus, l’hôtel qui compte neuf étages affiche complet. Il est fréquenté par beaucoup de touristes et le va-et-vient dans l’établissement est incessant. C’est, en effet, un vacarme incessant que subissent les joueurs tout au long de la journée et même le soir où le trafic ne diminue pas dans la capitale égyptienne. Bouali et ses joueurs se sont plaints de cette situation qui empêche l’équipe de se concentrer dans le calme. Les responsables du club ont d’ailleurs exigé qu’on mette les joueurs dans des chambres dotées d’une bonne isolation afin qu’ils puissent au moins dormir le soir, et c’est ce qui a été fait.
En marge d’une conférence de presse
organisée au siège d’Al Ismaïly
Un accord de partenariat a été signé
hier entre le CRB et Al Ismaïly
Comme prévu, un contrat de partenariat a été signé hier en milieu de journée entre le CRB et Al Ismaïly qui va permettre aux deux clubs de collaborer, particulièrement dans le volet de la formation. L’annonce de ce protocole d’accord a été faite lors d’une conférence de presse qui a été organisée dans la ville d’Ismaïlia, au siège du club égyptien, et qui a eu droit à une large couverture médiatique de la part de la presse égyptienne. Les présidents des deux clubs, Mohamed Abou Saoud et Azzedine Gana, sont intervenus lors de cette conférence pour expliquer la démarche des deux parties qui vont s’échanger leurs expérience en matière de formation et organiser des mini-stages pour les différentes catégories, y compris l’équipe première. Ainsi, et d’après ce que nous avons pu comprendre, des jeunes du CRB peuvent, dans un avenir proche, aller prendre part à des stages au centre de formation d’Al Ismaïly, et en contrepartie, le club égyptien aura la priorité de bénéficier des services de ces joueurs si un accord est trouvé entre les deux clubs, avec le consentement des joueurs, bien sûr. Par ailleurs, nous avons appris que le CRB aura l’opportunité désormais, d’après l’accord signé hier, d’aller effectuer des stages de préparation au centre d’Al Ismaïly pendant la période hivernale où la température est plus clémente qu’en Algérie et en Europe, en profitant des installation du club égyptien qui est l’un des plus grands clubs en Egypte après le Ahly et le Zamalek. Il faut surtout savoir qu’Al Ismaïly est le principal pourvoyeur en talents dans le championnat égyptien. C’est un club qui est connu pour avoir formé les meilleurs joueurs en Egypte, que d’autres clubs, à l’image d’Al Ahly, s’arrachent. Le CRB ne pourra donc que profiter de ce partenariat.