Le désormais ex-milieu de terrain du CRB, Pascal Angane, qui a surpris tout le monde en signant un contrat de trois saisons en faveur de l’Ismaïly, alors qu’il lui restait deux années de contrat avec le Chabab, sort de son mutisme et donne sa version. L’international béninois, d’origine ivoirienne, affirme que son transfert dans le club des Darawiches est légal puisqu’il a obtenu sa lettre de libération de la FAF, après avoir prouvé qu’il n’a pas reçu sept mois de salaires.
Vous avez signé un contrat de trois ans. Un commentaire ?
Oui, j’ai signé hier (samedi ndlr) un contrat de trois saisons au profit du club égyptien Al Ismaïly. C’est une nouvelle expérience pour moi que j’espère réussir dans un club aussi grand que celui de l’Ismaïly.
Vous étiez annoncé dans ce club il y a de cela un bon moment, mais vous avez démenti l’information à chaque fois. Pour quelle raison ?
Je profite de l’occasion pour préciser certaines choses. Je n’ai pas signé à l’Ismaïly avant, ni précontrat ni un autre document, puisque j’étais encore lié par contrat au CRB. J’ai respecté mon contrat et je n’avais encore tranché ma nouvelle destination du moment que j’ai d’autres offres. C’est le président du club égyptien qui affirmait à chaque fois que j’ai signé un pré contrat, ce qui est faux. Je crois que c’était délibéré de sa part pour faire croire que je suis déjà acquis.
Vous voulez dire que c’était le président de l’Ismaïly qui a voulu prendre tout le monde à contre-pied en annonçant votre signature dans son club ?
Je vous explique. Le président de l’Ismaïly ne maîtrise pas la langue française et n’a jamais parlé direcement avec moi. Les contacts se faisaient par l’intermédiaire d’un manager. Tellement qu’il me voulait dans son équipe, il déclarait à chaque fois que j’ai signé un précontrat pour faire barrage à tous les autres clubs qui s’intéressaient à mes services.
C’est-à-dire qu’il a voulu couper la route aux autres concurrents qui vous voulaient ?
Oui, c’est ce qui s’est passé précisément. Je veux que les supporters du CRB sachent que je n’ai pas signé de contrat ni avec l’Ismaïly ni avec aucun autre club lorsque je défendais les couleurs de leur club. Je vous jure que ce n’est qu’hier que j’ai signé mon contrat.
Parlons des premiers contacts avec les Egyptiens. On croit savoir que le contact a été établi lors de la rencontre retour de la Coupe arabe. Que diriez-vous ?
Non, ce n’est pas lors du match retour. C’est lors de la rencontre aller, que leurs dirigeants se sont intéressés à moi et m’ont fait une offre par l’intermédiaire d’un manager. L’idée me paraissait importante, mais je leur ai expliqué que je suis toujours sous contrat avec le CRB. Je leur ai demandé de temporiser jusqu’à l’obtention de ma lettre de libération.
Cela s’est passé lors de la période où vous avez boycotté le club et demandé votre lettre de libération en renonçant à votre dû, n’est-ce pas ?
Absolument. J’ai demandé ma lettre de libération du moment que je n’étais pas payé. Je ne pouvais pas rester en Algérie ; j’ai une famille à prendre en charge. Mais je n’ai pas réussi à obtenir ce que je voulais. Après avoir négocié avec les dirigeants, j’ai décidé de rester, mais jusqu’à la fin de la saison seulement.
La direction et le président Gana ont été, donc, au courant de votre départ pour l’Ismaïly…
Je ne leur ai rien dit sur l’Ismaïly , mais je les ai informés sur mes intentions de quitter le club à la fin de la saison. Et nous sommes tombés d’accord sur ce point. Je devais empocher deux salaires pour terminer la saison avec le club qui jouait pour une quatrième ou cinquième places qualificative pour une compétition internationale. Comme vous le savez, je me suis blessé et je ne pouvais pas jouer de ce fait. mais nous avons trouvé tout de même un accord qui a été signé par Gana, Samadi et l’avocat du club mais qui n’a pas été respecté.
Pouvez-vous nous dire ce qui s’est passé au juste ?
Oui et je vous donne même les chiffres. Je devais empocher 260 millions en guise de deux salaires puisque je suis payé 130 millions par mois pour terminer la saison avec le club. Malheureusement, personne ne répondait à mes appels. Gana m’a menti et n’a pas respecté l’accord passé entre nous. Cela fait partie des causes qui m’ont poussé à quitter l’équipe alors que, de mon côté, j’ai tenu ma parole en revenant à la compétition.
D’aucuns se demandent comment vous avez pu signer avec l’Ismaïly alors que vous êtes sous contrat avec le CRB pour deux saisons supplémentaires.
Non, je ne suis pas lié au CRB car j’ai récupéré mon contrat. Je suis libre de tout engagement avant de signer au profit de l’Ismaïly.
Confirmez-vous l’information faisant état d’un accord avec la direction du club qui vous a remis votre lettre de libération en contrepartie du renoncement à votre dû ?
Non, la direction n’a pas respecté ses promesses. Je n’ai pas empoché les deux mois de salaires comme convenu. Je suis donc allé me renseigner au niveau de la FAF sur ma situation. N’étant pas été payé, j’ai donc reçu ma lettre de libération de la FAF. Il n’y a aucun accord avec la direction du CRB. Le seul accord, qui était entre nous, n’était pas respecté puisque je n’ai pas empoché 260 millions de centimes alors que j’ai accepté de revenir à la compétition et terminer la saison.
Vous n’avez pas, donc, empoché votre argent ?
Imaginez que depuis mon arrivée en Algérie, je n’ai reçu que trois mois et demi de salaires depuis que j’ai signé mon contrat. J’ai empoché mon premier salaire, le 8 juillet, le jour de ma signature, le second le 6 janvier et le troisième au mois de mars avant d’empocher 100 millions le 14 avril. Je n’ai pas été payé pendant sept mois. Comment voulez-vous que je fasse alors que j’ai toute une famille en charge ? C’est la raison pour laquelle la FAF m’a remis ma lettre de libération d’une manière légale.
Mais le président Gana a déclaré qu’il a déposé une plainte, justement, au niveau de la FAF pour faire échouer votre transfert à l’Ismaïly.
On ne peut pas bloquer mon transfert à l’Ismaïly du moment qu’il est légal. J’ai obtenu ma lettre de libération de la part de la FAF. Gana est responsable de tout ce qui s’est passé. Il n’a pas respecté l’accord passé entre nous et ne répondait pas à mes appels. Je suis même capable de bloquer les comptes du club.
Comment ça ?
Je n’ai pas empoché 260 millions de centimes représentant deux salaires. Si je ne les encaisse pas, je déposerai plainte et les comptes du club seront gelés. Qu’il assume son échec.
Gana avait dit que vous lui avez menti en affirmant que vous allez au Bénin alors que vous vous êtes rendu en Egypte…
Je ne lui ai rien dit puisque je sais qu’il fera tout pour faire échouer mon transfert. Il m’a promis de me libérer avant de se raviser en me disant que c’était difficile. Il m’a demandé de temporiser encore, ce qui n’est pas pour m’arranger. J’ai décidé d’aller en Egypte, jeudi passé, pour signer avec l’Ismaïly. Je ne suis pas parti toutefois en discrétion.
C’est-à-dire ?
J’ai rencontré mes camarades et je leur ai informé de mon départ pour l’Ismaïly avant de leur faire mes adieux. Ils se sont montrés compréhensifs et m’ont souhaité bon courage. J’ai remercié aussi le staff technique pour son comportement avec moi, surtout l’entraîneur qui m’a encouragé.
Les supporters du CRB ont été surpris par votre départ…
Je sais qu’ils ne s’attendaient pas à cela et je les ai choqués peut-être. Mais j’ai rencontré certains d’eux à qui j’ai expliqué ma situation. Je leur ai expliqué que je suis père de trois filles et que j’ai une famille en charge en Côte d’Ivoire. Je ne peux pas rester sans salaires. Ils se sont montrés compréhensifs eux aussi.
Ils imputent la responsabilité à la direction du club. Qu’en pensez-vous ?
J’étais prêt à rester au CRB même si j’étais sollicité par le Real Madrid. J’ai aimé ce club avant même ma venue en Algérie, et mon manager m’a parlé d’un club de grande envergure. Malheureusement, les choses ne se sont pas déroulées comme on le souhaitait. Je ne peux pas continuer à jouer sans la perception de mes salaires.
Il semble que vous n’avez pas de chance après ce qui vous est arrivé au WA Casablanca…
Franchement, je ne regrette pas mon expérience avec le CRB. C’est un grand club et j’rai renoncé à six mois de salaires avec le WAC pour signer au CRB.
Vous allez rentrer au Bénin pour prendre part au stage de l’équipe nationale en prévision de la rencontre face à l’Algérie…
Oui, je m’apprête d’ailleurs à aller à l’aéroport pour me rendre au Bénin pour participer au stage de préparation pour le match retour contre l’Algérie.
Un mot pour les supporters ?
Je suis très honoré d’avoir porté le maillot du CRB, un grand club à qui je souhaite de revenir dans son niveau d’antan. Je suis persuadé qu’il réussira grâce à son merveilleux public. Je demande pardon aux supporters. J’ai été obligé de partir. Je garde toujours de bons souvenirs avec le public belouizdadi.
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Blocage des comptes de la SSPA
Le tribunal de Bir Mourad Raïs rendra son verdict aujourd’hui
Les comptes de la SSPA/CRB ont été gelés, suite à la plainte déposée par l’ancien milieu de terrain belouizdadi, Mohamed Talis, qui a réclamé le paiement de ses arriérés. Le tribunal de Bir Mourad Raïs rendra son verdict aujourd’hui dans l’affaire qui oppose la direction d’Azeddine Gana à l’ex-joueur des Rouge et Blanc. Le premier responsable du Chabab estime que la SSPA n’a rien à voir avec les anciennes dettes du club. Azeddine Gana a toujours soutenu que la société ne doit pas être poursuivie en justice par les anciens joueurs qui n’ont pas été payés et qui devront s’adresser au CSA, seul responsable. Le nouveau président du CSA, Mokhtar Kalem, ne voit pas les choses de la même manière et estime que le CSA ne gère pas la section football et ne pourra pas, de ce fait, faire l’objet de poursuites judiciaires pour des affaires de football. La SSPA et le CSA se rejettent la balle dans des affaires similaires.
Le CRB a eu gain de cause dans l’affaire Ali Moussa
Ce n’est pas la première fois que les comptes de la SSPA/CRB ont été bloqués. L’on se souvient que l’ancien buteur des Rouge et Blanc, Ishak Ali Moussa, a eu recours à la justice l’année passée pour réclamer son argent. Les comptes du club ont été gelés une première fois, avant que le tribunal de Bir Mourad Raïs n’ordonne la réouverture des comptes, donnant gain de cause à la SSPA/CRB, la société créée récemment n’étant pas responsable des anciennes dettes contractées par le club. Le président du Chabab s’attend au même verdict, du moment qu’il s’agit d’une affaire similaire à celle d’Ali Moussa.
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Aouedj sur les tablettes du Chabab
Parmi les attaquants qui figurent sur les tablettes du CRB pour remplacer l’éventuel départ de Slimani et de Mehdi Benaldjia, on retrouve l’attaquant du MCO, Aouedj. Ce dernier a été contacté par des proches du club qui lui ont fait la proposition de venir jouer au Chabab.