Crashs d’avions, retards continuels, pagailles a l’aeroport d’Alger : air algérie, le maillon faible du transport national !

Crashs d’avions, retards continuels, pagailles a l’aeroport d’Alger : air algérie, le maillon faible du transport national !

L’an 2014 a été certainement une année ‘’noire’’ pour l’aviation civile algérienne, dont l’unique compagnie aérienne Air Algérie a connu d’innombrables déboires multipliant les crashs d’appareils, les retards inexpliqués, en passant par le dernier épisode en date l’affaire de la saisie d’un avion appartenant à l’entreprise publique d’aviation civile. Décidément, Air Algérie devient le maillon faible du transport dans notre pays aux nombreuses conséquences sur la qualité de prestation aux clients sans compter le grave préjudice porté à l’image de marque de l’Algérie à l’international. Retour sur un long feuilleton ayant marqué l’année (la pire des vingt dernières années pour Air Algérie), et qui n’est pas prêt de s’arrêter en si « mauvais » chemin !

La dernière annonce faite hier par la compagnie aérienne nationale Air Algérie concernant l’offre des tarifs promotionnels à partir de 16.900 DA pour les voyages à partir de l’Algérie vers la France qui s’étendra jusqu’au 22 janvier 2015, valable pour les voyages en classe économique, paraît une « vraie blague » à l’encontre des voyageurs nationaux, en l’absence d’amélioration des conditions de transport, d’accueil et de prise en charge de la clientèle avec l’image ternie de l’entreprise publique. Les clients n’ont plus le sourire en voyageant avec ladite compagnie aérienne. Car, ne confondons pas ‘’patriotisme’’ et liberté de choix de produits dans le domaine des services aux personnes. S’il s’agit d’une série noire, elle s’est enchaînée de façon surprenante et très rapprochée avec son lot de victimes des crashs et des familles déchirées à vie. Le crash qui a particulièrement marqué l’opinion publique est celui de l’avion de ligne MD83, opéré par la compagnie aérienne espagnole SwiftAir, qui devait rejoindre Alger depuis Ouagadougou au Burkina Faso mais s’est écrasé jeudi 24 juillet avec 118 personnes à bord dont 51 Français.

Un drame national choquant qui ne réussit pas à faire réagir les responsables d’Air Algérie en vue d’appliquer un plan d’urgence de sortie de crise et d’améliorer justement l’image de l’entreprise. Et les exemples de calvaires endurés par les passagers d’Air Algérie sont légions et ne manquent pas pour illustrer l’état de déliquescence dans lequel se trouve malheureusement la compagnie. Pour le PDG d’Air Algérie il faudrait désormais prendre le taureau par les cornes s’il veut faire taire les critiques et éteindre le feu de la contestation des clients mécontents. Car ne dit-on pas que « le client est roi » pour une entreprise qui veut être rentable ; programmés pour la matinée de dimanche 21 décembre, les vols à destination d’Annaba, Ouargla, Constantine, Hassi Messaoud, Béchar et Djanet ont subi des retards de plus de 5 heures. De même que ceux qui devaient atterrir dans la matinée de vendredi : le tableau d’affichage de l’aéroport d’Alger affichait en rouge des retards pour notamment les vols d’intérieur en provenance d’Adrar, Djanet, Jijel, Annaba, Constantine, Hassi Messaoud et Tébessa.

Conséquences : plusieurs dizaines de passagers à destination de certaines villes du pays se trouvaient, bloqués à l’aéroport d’Alger sans que la moindre explication leur soit fournie par les agents de la compagnie nationale. Ce qui n’a pas manqué de créer une pagaille indescriptible et de susciter la colère des passagers, pris en otages par la compagnie Air Algérie. Des voyageurs de l’aéroport d’Alger ont confié à la presse nationale avoir poireauté plusieurs heures dans les salles d’attente, en vain. Certains étaient sur place depuis les premières heures de la journée dans l’espoir de trouver une place pour gagner leur destination. Pis encore, des dizaines de passagers, dont des familles avec des enfants en bas âge, ont dû passer la nuit de jeudi à vendredi dans le hall de l’aéroport, où l’ambiance était tendue. «Nous sommes bloqués ici depuis la soirée de jeudi, notre vol devait décoller à 22h, mais à chaque fois on nous dit qu’il a été reporté. On nous demande de patienter sans qu’aucune disposition particulière qu’exige une situation pareille ne soit prise en direction des passagers. Nous avons passé une nuit sibérienne à l’aéroport, nous n’avons même pas eu confirmation de notre départ», confie à El Watan une étudiante de Djanet.

Son avion n’a finalement décollé qu’hier à 10h, soit avec 12 heures de retard. Attablés dans les cafétérias de l’aéroport ou à la recherche de la moindre information sur leur vol, des voyageurs attendaient, énervés, ne sachant où donner de la tête. Cette situation a même provoqué des accrochages verbaux entre passagers et agents d’air Algérie. «Pourquoi personne n’est en mesure de nous donner des informations sur cette situation ?» s’écriait un père de famille dont le vol vers Touggourt vient d’être annulé. Dans la matinée d’hier, des passagers à destination de Djanet, Ouargla et Béchar ont vivement protesté contre les négligences dont ils sont victimes. Bien sûr certains observateurs feraient remarquer que l’ex PDG d’Air Algérie Mohamed-Salah Boultif ne peut être rendu seul responsable de cette incurie dont vit la compagnie nationale mais le mal est tellement profond et le passif trop lourd pour être porté par un seul homme. Mais la responsabilité morale de l’ex-Pdg, est bien engagée.

Une question taraude encore l’esprit énervé des voyageurs victimes des retards et des désagréments de leur « chère », est celle-là l’année 2015 serait-elle celle du redécollage d’Air Algérie ? C’est en tous cas ce qu’a promis ce lundi 22 décembre 2014 le Ministre des Transports Amar Ghoul, à l’occasion de la réception d’un appareil type ‘’ATR 72-600’’ (66 sièges), Ghoul a fait part de ses intentions de fixer 2015 comme l’année du redécollage de la compagnie aérienne avec notamment la réception de 9 nouveaux avions au cours de l’année prochaine, mais aussi en comptant sur la nouvelle restructuration de la compagnie et sa nouvelle politique visant à améliorer de manière considérable la qualité de ses prestations de services. Pour atteindre cet objectif, M. Ghoul a insisté sur la nécessité d’intensifier les efforts pour élever le niveau de la qualité de service dans le domaine du transport aérien aux standards internationaux. Il a instruit, à cet égard, les dirigeants d’Air Algérie d’améliorer la qualité d’accueil des voyageurs et de leur prise en charge, de respecter les heures de décollage sous peine de sanctions sévères contre les responsables des retards enregistrés et de mieux prendre en charge le problème des pertes de bagages. À ce titre le Ministre de tutelle a déclaré à la presse présente à l’aéroport international d’Alger « Houari Boumediène » : «L’État algérien a encadré et a accompagné l’opération de renouvellement de la flotte d’Air Algérie, mais nous attendons en parallèle de bons résultats et des améliorations sur tous les niveaux», avant d’annoncer des mesures visant à sanctionner les responsables de tous dysfonctionnements enregistrés et à récompenser les meilleurs employés pour leur rendement. Après avoir réceptionné cet ATR, la compagnie nationale compte acquérir deux avions similaires, chacun d’un coût de 21,1 millions de dollars, qui seront réceptionnés en juin 2015 et juin 2016.

Il est également prévu l’achat de huit appareils de type Boeing 737-800 nouvelle génération de 148 sièges chacun d’un coût estimé à 65 millions de dollars US, et ce, en juillet et décembre 2015, puis en avril, juin, août, octobre, novembre et décembre 2016. Le montant global d’acquisition de la nouvelle flotte d’Air Algérie est de 1,073 milliard de dollars, soit près de 93,3 milliards de dinars algériens. Un programme qui demande d’être jugé sur le terrain, pour qu’Air Algérie quitte cette place de maillon faible du transport au niveau national. Donc, wait and see !

AZZI S. Mohsen