La compagnie Yemenia a annoncé samedi 4 juillet qu’elle suspendait provisoirement toutes ses liaisons avec la capitale comorienne, Moroni après les tensions créées par le crash de l’Airbus A310 de la compagnie yéménite qui a fait 152 morts mardi.
« Eu égard aux graves évènements survenus ces derniers jours et aux risques majeurs que certaines personnes font courir au personnel des aéroports, de notre compagnie, et aux passagers, Yemenia a pris la décision de ne plus desservir la ville de Moroni (Grande Comores) pour une durée indéterminée à partir du 3 juillet 2009 et jusqu’à ce que la situation s’apaise », indique la compagnie dans un communiqué.
« Vols-poubelle »
Yemenia desservait les Comores via la capitale yéménite, Sanaa, et seuls les vols se posant à Moroni sont concernés par la suspension, a expliqué à l’AFP l’avocat de la compagnie, Me Laurent-Franck Liénard.
En revanche, Yemenia continue de desservir normalement ses autres destinations, notamment la liaison Paris-Sanaa, Paris-Kuala Lumpur ou Paris-Djakarta.
Depuis le crash de l’Airbus A310 de la compagnie yéménite mardi, des membres de la communauté comorienne de France manifestent leur colère contre les « vols-poubelle » à destination de l’archipel de l’Océan Indien, reprochant à la France d’avoir négligé sa sécurité.
A Paris et à Marseille, l’enregistrement de vols de Yemenia à destination de Moroni étaient bloqués, la poussant jeudi à suspendre ses liaisons au départ de Marseille.
« Violences inadmissibles »
La compagnie Yemenia partage la douleur des familles qui ont perdu des êtres chers dans ce tragique accident et tente de trouver des solutions pour qu’elles puissent recevoir un accueil convenable, des informations fiables et une indemnisation provisionnelle rapide.
Yemenia se heurte dans cette démarche à des manifestations aussi hostiles qu’irrationnelles, d’une violence inadmissible, qui compromettent la gestion efficace de cet évènement et les actions qu’elle tente de mener », affirme le communiqué.
« Ces manifestations de violence et menaces graves visent à interdire à la compagnie de poursuivre sa route vers les Comores. Elles risquent de conduire à un nouveau drame, au sol ou dans les airs, que la compagnie Yemenia a pour devoir d’éviter », ajoute-t-elle.
Situation de crise
La compagnie yéménite « n’entend pas céder au chantage mais se trouve dans une situation de crise, constitutive d’un cas de force majeure, qui la contraint à prendre cette action immédiate de sauvegarde » en suspendant ses liaisons avec Moroni, selon ce communiqué.
Yemenia « s’assurera que l’ensemble des billets concernant les vols vers Moroni soient intégralement remboursés », précise-t-elle.