«Ne montez pas dans cet avion !» Ce mercredi matin, à Roissy, des membres de la communauté comorienne d’Île-de-France ont manifesté leur colère au lendemain du crash de l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia au large des Comores.
Une chaîne humaine s’est formée à l’extérieur du terminal 3 de l’aéroport de Roissy en vue d’empêcher l’embarquement des passagers du vol à destination du Yemen puis des Comores.
Le même vol, qui, mardi, s’est écrasé lors d’une manoeuvre d’approche vers l’aéroport de Moroni avec 153 personnes à bord.
«A l’enregistrement d’un vol pour le Yemen de la compagnie Yemenia, des membres d’associations comoriennes ont tenté d’empêcher les gens de partir», a confirmé un porte-parole d’Aéroport de Paris (ADP), précisant que les manifestants étaient maintenus à l’extérieur de l’aéroport et que les forces de l’ordre étaient sur place.
Par précaution, le vol, programmé à 8h55, avait d’ailleurs été déporté du Terminal 1 vers le Terminal 3 ce mercredi matin. Un terminal plus isolé que le Terminal 1 de Roissy.
Selon des témoins, «des dizaines d’hommes» formaient la chaîne humaine. «On ne les laissera pas aller là-bas. C’est un cercueil volant», expliquait sur place un participant interviewé par la radio RTL.
La compagnie Yemenia se défend
Les familles des disparus du crash dénoncent les «manquements» de Yemenia en terme de sécurité.
En réponse, la compagnie assure «appliquer une sévère politique pour que ses avions soient pleinement opérationnels en leur assurant une maintenance régulière conformément aux normes internationales appliquées par les grandes compagnies aériennes».
Le secrétaire d’Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, a rappelé mardi que l’A310-300 de Yemenia, vieux de 19 ans, avait été «exclu» du sol français «il y a quelques années (…) parce que nous estimions qu’il présentait un certain nombre d’irrégularités dans ses équipements».
La compagnie yéménite, bien qu’elle n’ait pas été impliquée ces dernières années dans des incidents aériens majeurs, était sous surveillance dans l’Union européenne.
Une prière jeudi à la Mosquée de Paris
Soixante-six ressortissants français se trouvaient à bord de l’Airbus A310 qui s’est abîmé en mer avec au total 153 occupants. Seule une adolescente de 14 ans a survécu.
Les opérations de recherche d’éventuels autres survivants du vol ont repris mercredi avec l’aide de secouristes français, selon une porte-parole du Croissant Rouge des Comores.
Une prière aux morts est par ailleurs prévue jeudi à 17h à la Mosquée de Paris. Le président Nicolas Sarkozy et les secrétaires d’Etat aux Transports et de l’Outre-mer, Dominique Bussereau et Marie-Luce Penchard, devraient y prendre part.