CANAL DE SUEZ (EGYPTE), LE 31 OCTOBRE 2015. Les secours égyptiens chargent dans un avion militaire les corps des passagers russes de l’Airbus qui s’est écrasé dans le Sinaï.
Si la branche égyptienne de Daech a revendiqué la responsabilité du crashdu charter russe qui s’est écrasé dans le Sinaï (Egypte) faisant 224 morts, Moscou ne dispose «d’aucune information qui confirmerait de telles insinuations».
Des experts militaires sont également sceptiques.
«Les soldats du Califat ont réussi à faire tomber un avionrusse dans la province du Sinaï transportant plus de 220 croisés qui ont tous été tués», a affirmé le groupe jihadiste extrémiste dans un communiqué posté sur sur ses comptes habituels Twitter. Daech dit agir en représailles aux «dizaines de morts (causés) quotidiennement par les bombardements» des avions russes en Syrie.
Depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les jihadistes ont multiplié les attentats visant les forces de sécurité, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, où des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attaques spectaculaires.
Moscou : «Les causes de la catastrophe ne sont pas établies»
Une revendication «qui ne peut être considérée comme exacte», a jugé le ministre russe des Transports Maxime Sokolov. «Nous nous trouvons en contact étroit avec nos collègues égyptiens et les autorités aériennes de ce pays. A l’heure actuelle, ils ne disposent d’aucune information qui confirmerait de telles insinuations», a-t-il ajouté.
De son côté, une source diplomatique russe, sous couvert d’anonymat, a indiqué qu’il était «déplacé d’avancer une quelconque version tant que les causes de la catastrophe ne sont pas établies».
La possibilité d’une bombe à bord
Plusieurs experts militaires interrogés par l’AFP estiment que les insurgés de l’EI, dont le nord du Sinaï est le bastion, ne disposent pas de missiles capables d’atteindre un avion à 30.000 pieds, mais n’excluent pas la possibilité d’une bombe à bord ou qu’il ait été atteint par une roquette ou un missile alors qu’il redescendait à la suite de défaillances techniques.
Le contact avec le charter de la compagnie russe Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet, a été perdu 23 minutes après son décollage à l’aube de l’aéroport de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, alors qu’il volait à une altitude de plus de 30.000 pieds (9.144 m) et après que le capitaine de bord s’est plaint d’une défaillance technique des équipements de communication, selon un responsable de l’autorité de contrôle de l’espace aérien en Egypte.