Crash du vol Ouagadougou-Alger : Les sondes des moteurs ont givré

Crash du vol Ouagadougou-Alger : Les sondes des moteurs ont givré

La cause du crash du vol Ouagadougou-Alger, survenu le 24 juillet dernier, est le givrage des sondes des moteurs de l’appareil MD 83 affrété par la compagnie Air Algérie à la compagnie espagnole Swiftair.

En effet, les enquêteurs viennent d’identifier la cause de l’accident. En givrant à l’altitude de croisière dans une atmosphère très humide, des capteurs de pression (EPR), situés sur les moteurs, ont transmis des informations erronées à l’automanette.

Selon le magazine français Le Point, qui révèle vendredi l’information, l’automanette, qui règle la poussée des moteurs en fonction de la vitesse demandée par l’équipage, sur la base de ces paramètres erronés, une poussée insuffisante a été indiquée aux moteurs par celle-ci. L’avion a alors ralenti.

De son côté, le pilote automatique a corrigé l’assiette de l’avion à cabrer pour maintenir l’altitude. « C’est ainsi qu’à compter de l’apparition de l’erreur de mesure des valeurs d’EPR la vitesse de l’avion a diminué de 290 à 200 nœuds en 5 minutes et 35 secondes environ et l’incidence a augmenté jusqu’au décrochage de l’avion », écrit le BEA français.

L’aviation civile du Mali, pays où a eu lieu le crash du le 24 juillet dernier, est chargée de l’enquête technique prévue par les textes internationaux. Mais ce sont les moyens techniques et le savoir-faire du BEA français au Bourget qui sont mis en œuvre pour lire les enregistreurs de vol et analyser l’accident.

Toujours selon les conclusion du BEA, l’avion est parti brusquement en virage à gauche jusqu’à atteindre 140 degrés d’inclinaison, et à piquer jusqu’à 80 degrés. « Les paramètres enregistrés indiquent qu’il n’y a pas eu de manœuvre de récupération du décrochage réalisée par l’équipage », indiquent les enquêteurs. Ils disposaient pour cette analyse des informations du Flight Data Recorder, l’enregistreur de données.

Le Cockpit Voice Recorder, l’enregistreur vocal, n’a pu être exploité et était probablement hors service avant le vol AH 5017. Cela prive l’enquête du dialogue entre les deux pilotes face à la panne.

Pour rappel, le MD 83 immatriculé en Espagne EC-LTV à son bord 110 passagers, effectuait le vol régulier de nuit AH 5017 au départ de Ouagadougou (Burkina Faso) et à destination d’Alger. Les 110 passagers et six membres d’équipage y ont perdu la vie.