Crash du vol AH5017 : « Il est exclu de retrouver des survivants »

Crash du vol AH5017 : « Il est exclu de retrouver des survivants »

Le secrétaire d’État aux transports, Frédéric Cuvillier, a précisé que les débris de l’avion d’Air Algérie, disparu jeudi matin avec 116 personnes à bord, se trouvaient dans une « zone concentrée » au nord du Mali.

L‘avion Air Algérie, disparu jeudi 24 juillet alors qu’il se rendait de Ouagadougou à Alger, a été retrouvée dans le nord du Mali. L’épave « désintégrée » a été localisée dans la région de Gossi, à proximité de la frontière avec le Burkina Faso et à environ 100 km au sud-ouest de Gao, la plus grande ville du nord du Mali. « L’appareil a été clairement identifié malgré son état désintégré », a assuré l’Élysée, ajoutant qu’un « détachement militaire français a été envoyé sur place pour sécuriser le site et recueillir de premiers éléments d’information ».

Selon le secrétaire d’État aux transports, Frédéric Cuvillier, « il est exclu de retrouver des survivants » dans l’appareil qui transportait 116 personnes dont 51 Français.

La piste de la météo privilégiée

Toutes les pistes restent ouvertes, mais certaines hypothèses commencent à être évoquées avec plus de certitude. Celle de fortes intempéries, notamment. « L’avion d’Air Algérie s’est abîmé au moment où il s’est écrasé », a déclaré vendredi le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, semblant privilégier la piste météorologique. « Nous pensons que cet avion s’est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques mais aucune hypothèse ne peut être écartée », a-t-il ajouté. « Mais l’hypothèse la plus probable est effectivement celle-ci. »

Le secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a également écarté la piste d’une explosion en vol de l’appareil. « Le fait d’avoir retrouvé l’épave rapidement est une réalité décisive pour la suite de l’enquête. Les débris sont sur une zone concentrée. Ce qui pourrait indiquer que l’épave s’est écrasée au sol, qu’il n’y aurait pas eu d’explosion en vol », a expliqué sur France Info Frédéric Cuvillier. L’hypothèse d’un tir de missile a été « exclue dès les premières heures ».

Il évoque plutôt une « succession d’événements », notamment météorologiques. Il revient donc aux conditions météo « particulièrement dégradées ». Mais « la météo n’amène pas des accidents de cette importance ». Donc « il peut y avoir eu une accumulation, une succession d’évènements qui aurait amené à ce drame atroce ».

INFOGRAPHIE : LES RESTES DU VOL AH5017 ONT ÉTÉ RETROUVÉS AU MALI, ENTRE GOSSI ET LA FRONTIÈRE DU BURKINA FASO

La zone repérée par un drone françaisLes recherches ont commencé rapidement après la perte de contact avec l’appareil, vers 01h55 GMT. Deux Mirage 2000 français, basés en Afrique, et des hélicoptères des Nations unies ont cherché l’épave du McDonnell Douglas MD-83 pendant quatre heures dans les régions reculées du Nord malien qui abritent des activistes islamistes et des séparatistes touaregs. L’Algérie, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont également participé aux recherches.

C’est un drone d’observation français Reaper, basé à Niamey, qui a repéré la zone où se trouve l’épave de l’avion, a indiqué vendredi le ministère de la Défense. Le drone de nuit a survolé la zone sur la base d’une information fournie par les autorités du Burkina Faso. Un détachement militaire français à bord d’hélicoptères venus de la base de Gao s’est ensuite rendu sur le site vers 02H00 (heure de Paris) et « a formellement identifié l’appareil ».

Les enquêteurs burkinabé sur place

Le général Gilbert Diendéré, membre de la cellule de crise au Burkina Faso, a indiqué que son équipe d’enquêteurs avait déjà inspecté l’épave, située près du village de Boulikessi, à 50 km de la frontière.

« L’équipe a confirmé avoir vu les restes de l’avion, complètement brûlés et éparpillés sur le sol », a déclaré le général Diendéré à la télévision. Il a ajouté que des parties de corps avaient également été retrouvés. « Malheureusement, l’équipe n’a vu personne sur le site. Elle n’a pas vu de survivants ».

Selon un responsable local à Gossi, des gardiens de troupeaux près du village de Hamni-Ganda ont assisté au crash et ont transmis l’information aux autorités du Burkina. « Les gardiens étaient dans la brousse et ont vu l’avion tomber », a déclaré Louis Berthaud, une personnalité de Gossi, joint par téléphone. « C’était sans doute une tempête et il a été frappé par la foudre. Ils disent qu’il était en feu quand il est tombé, avant de s’écraser. »

Le président burkinabé Blaise Compaoré a déclaré deux jours de deuil national, à partir de vendredi. Le président malien Ibrahim Boubacar Keita doit se rendre sur les lieux du crash vendredi.