Crash de l’avion russe en égypte Moscou n’exclut pas l’« acte terroriste »

Crash de l’avion russe en égypte Moscou n’exclut pas l’« acte terroriste »

Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a admis, sans le reconnaître officiellement, la possibilité d’un « attentat terroriste » qui serait derrière la destruction au-dessus du Sinaï de l’avion de ligne russe.

Après avoir « résisté » à la thèse de l’« acte terroriste » dans l’affaire du crash de l’avion en Egypte, les dirigeants russes semblent admettre la piste soutenue à cor et à cri, notamment par les Anglais.

Dans un entretien accordé au journal Rossiïskaïa Gazeta, le Premier ministre russe n’a pas exclu — mais sans en faire une reconnaissance de fait — la possibilité d’un « attentat » qui serait à l’origine de la destruction au-dessus du Sinaï de l’avion russe.

« La probabilité d’un acte terroriste demeure naturellement », a-t-il déclaré. Il s’agit de la première sortie publique d’un haut dirigeant russe prêtant crédit aux thèses de l’« acte terroriste », acte, faut-il le rappeler, qui a été revendiqué par l’organisation terroriste de Daech, ayant coûté la vie à 224 passagers et membres d’équipage, presque tous des Russes.

Plusieurs pays, les Occidentaux en tête, ont évoqué la piste d’une bombe à bord de l’Airbus de la compagnie russe Metrojet qui devait rallier Saint-Pétersbourg, en Russie, au départ de Charm El-Cheikh. En visite à Washington pour rencontrer son homologue américain John Kerry, le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, a reconnu, le même jour, qu’il est « hautement probable » qu’un membre de l’organisation terroriste ait placé une bombe dans l’Airbus russe.

« Cela ne veut pas dire qu’il s’agissait d’une attaque dirigée depuis le quartier général de Daech en Syrie », a toutefois expliqué le chef de la diplomatie anglaise, en précisant que « cela a pu être le fait d’un individu inspiré par Daech, qui s’est auto-radicalisé en regardant la propagande de cette organisation et en agissant en son nom sans que cela soit dirigé ».

En attendant les résultats de l’analyse des deux boîtes noires de l’appareil, les autorités russes ont mis les bouchées doubles pour évacuer leurs ressortissants se trouvant encore en terre égyptienne. Après avoir suspendu, sur ordre du chef de l’Etat, Vladimir Poutine, tous les vols vers l’Egypte, Medvedev a évoqué, dans l’interview, l’évacuation, dans les deux semaines, de ses ressortissants, au nombre de 80.000.

Depuis vendredi, environ 25.000 personnes ont été rapatriées par vols spéciaux de Charm El-Cheikh, célèbre station balnéaire du Sinaï, d’Hurghada (sur la mer Rouge) et du Caire, a de son côté annoncé le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch.

Cette nouvelle évolution dans la position russe intervient alors que le patron d’Airbus, Fabrice Brégier, a indiqué que l’enquête sur le crash du A321 de Metrojet n’a déclenché aucune mesure technique de la part du constructeur, confiant que la sécurité de l’appareil n’est pas en cause. « Mais, a-t-il ajouté, nous devons attendre les conclusions de l’enquête. »