Un Airbus A310 de la compagnie aérienne Yemenia Airways, du vol IY 626 au départ de la capitale du Yémen, Sanaa, et à destination de celle des Comores, Moroni, s’est abîmé en mer mardi, avec 153 passagers à bord, dont 11 membres d’équipage.
Parmi les passagers, 66 Français, dont beaucoup étaient d’origine comorienne, demeurant à Marseille et en région parisienne, à la Courneuve.
Parmi l’équipage, deux Marocaines, deux Ethiopiennes, une Philippine et six Yéménites. Le ministère yéménite de la Défense a par ailleurs révélé la nationalité de 82 des passagers.
Outre les 66 Français, il recense ainsi 54 Comoriens, un Canadien et un Palestinien. Deux Marocaines, deux Ethiopiennes et une Philippine figuraient également parmi les membres d’équipage.
Un enfant de 5 ans a été retrouvé vivant par les sauveteurs, puis hospitalisé localement. Trois corps ont par ailleurs été repêchés.
La carlingue de l’appareil aurait également été repérée mardi à la mi-journée par un avion affrété par les autorités comoriennes.
«Le pilote a constaté du carburant qui flottait, des débris», a rapporté le secrétaire général du gouvernement comorien Nourdine Bourhane.
L’avion se serait abîmé à 20 km des côtes comoriennes au nord de la Grande-Comore, entre les localités de Djomani et Mitsamiouli, vers 1h50, heure locale (21h50 à Paris).
Parmi les passagers français de ce vol, 26 avaient embarqué lundi à 9 heures à Paris-Roissy dans un Airbus A330.
Cet avion a ensuite fait escale à Marseille où 78 autres personnes, dont 40 Français sont montés à bord, direction le Yémen.
A l’aéroport de Sanaa, une partie des passagers a changé d’appareil pour embarquer dans l’A310 pour Djibouti puis Moroni, sur l’île de la Grande-Comore.
L’appareil était attendu à 23 heures, heure locale. «Cinq minutes avant, on a perdu tout contact. Il avait amorcé l’atterrissage», a précisé le directeur de l’aéroport de Moroni.
«Nous ferons toute la vérité, je vous l’assure», a déclaré Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des Transports à un Comorien à l’aéroport Charles de Gaulle de Roissy-en-France où il s’est rendu mardi matin pour rencontrer les familles des victimes.
On ignore pour l’instant les raisons du crash, mais la mauvaise météo pourrait être en cause. Selon le directeur de l’aéroport , les conditions météorologiques étaient «défavorables» au moment prévu de l’atterrissage, «avec de fortes rafales de vent».
Interrogé à ce sujet sur Europe 1, Dominique Bussereau s’est montré prudent : «Pour l’instant, c’est encore un peu flou (…) On parle d’une approche, d’une remise de gaz, puis d’une approche nouvelle qui aurait été ratée. Toutes ces informations ne sont pas vérifiées».
En France, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) est en train de constituer une équipe d’enquêteurs qui va se rendre sur les lieux de l’accident.
«Un certain nombre de défauts»
Nicolas Sarkozy a exprimé sa «très vive émotion» et «a immédiatement demandé aux armées de tout mettre en oeuvre, notamment à partir de Mayotte et de la Réunion, pour porter secours aux passagers et membres de l’équipage de l’Airbus de la compagnie yéménite».
Paris a également dépêché deux bâtiments de la Marine et un avion militaire Transall médicalisé,qui devraient arriver sur la zone dans l’après-midi, avec des Zodiac, des plongeurs, une cellule médicale et un logisticien civil.
Un patrouilleur maritime, La Rieuse, et la frégate de surveillance Nivôse ont reçu l’ordre de se diriger vers Grande Comore, la plus grande île de l’archipel des Comores, qu’ils devraient atteindre mercredi.
Dominique Bussereau, le secrétaire d’Etat chargé des Transports a annoncé que l’A310 accidenté avait constaté un certain nombre de défauts» et qu’il avait été exclu de France pour «irrégularités».
De nombreux témoignages d’usagers ont également fait état du mauvais état de l’appareil. Ce que le ministre yéménite du Transport a rejeté en bloc.
Selon lui, l’avion n’avait pas de problème technique particulier et «été révisé en mai 2009 et assurait des liaisons courantes avec l’Europe.