Crash dans le Sinaï : Poutine admet un attentat et promet de « punir » les responsables

Crash dans le Sinaï : Poutine admet un attentat et promet de « punir » les responsables
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Plus de deux semaines après le crash du charter russe de la compagnie Metrojet retrouvé disloqué le 31 octobre dans le nord du Sinaï, la Russie reconnaît officiellement qu’il s’agissait bien d’un attentat, qui a coûté la vie à 224 personnes. Lors d’une réunion destinée à faire le point sur l’enquête qui s’est tenue tard lundi 16 novembre au soir, Alexandre Bortnikov, le chef du FSB, les services de sécurité russes, a annoncé qu’« une bombe artisanale d’une puissance de 1 kg de TNT a été déclenchée pendant le vol, après quoi l’avion s’est brisé en l’air en plusieurs morceaux ; ce qui explique la grande distance des éléments du fuselage retrouvés ».

« Selon nos experts, des traces d’explosifs ont été retrouvées, a-t-il précisé, d’après des propos rapportés sur le site du Kremlin mardi 17 novembre au matin. Nous pouvons dire avec certitude que c’est un acte terroriste. » Cette piste avait déjà été à plusieurs reprises avancée par les Américains et les Anglais, mais jusqu’ici, Moscou, ne l’avait jamais admis officiellement. « L’assassinat des nôtres dans le Sinaï est un crime des plus sanglants en nombre de victimes », a réagi Vladimir Poutine. « Nous n’allons pas essuyer les larmes de nos cœurs et de nos âmes, cela restera en nous pour toujours, mais cela ne nous empêchera pas de trouver et de punir les criminels, a ajouté le président russe. Nous devons agir sans délai et connaître tous les responsables par leur nom. Nous allons les chercher partout où ils peuvent se cacher, nous les trouverons partout dans le monde et nous les punirons. »

Poutine annonce des « conséquences » contre les « criminels »

Dès mardi matin, la ville de Rakka en Syrie, fief de l’Etat islamique, a été une nouvelle fois visée par des frappes russes. « Le travail de nos aviateurs en Russie doit non seulement se poursuivre mais se renforcer, afin que les criminels comprennent que le châtiment est inévitable », a affirmé le chef du Kremlin lors de la réunion de lundi soir à laquelle ont participé Sergueï Choïgou, le ministre de la défense, Valeri Guerassimov, le chef de l’état-major, le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et Mikhaïl Fratkov, le chef des renseignements extérieurs de la Russie. Tous les services spéciaux de la Russie sont désormais mobilisés, a assuré le chef de l’Etat.

« Nous attendons avec impatience que tous nos amis nous aident dans ce travail de punition des auteurs de ce crime », a poursuivi M. Poutine en rappellant que la Russie agirait « en conformité avec l’article 51 de la charte des Nations unies, qui prévoit le droit des Etats à la légitime défense (…) Tous ceux qui essaient d’aider les criminels doivent savoir qu’ils en subiront les conséquences ». La veille, en marge du sommet du G20 à Antalya, en Turquie, le président russe avait revendiqué la paternité de la « grande coalition » contre l’EI prônée par François Hollande devant le Congrès réuni après les attentats sanglants du 13 novembre, tout en précisant que l’obstination française à vouloir écarter Bachar Al-Assad du pouvoir « n’avait pas protégé Paris des actes terroristes ». A l’évidence, le soutien au dirigeant syrien affiché par le Kremlin n’a pas suffi non plus à épargner à la Russie la plus grande catastrophe aérienne de son histoire.

Mardi matin, selon l’agence de presse russe TASS, le FSB annonçait qu’il était prêt à payer une prime de « 50 millions de dollars » pour des informations qui aideraient à trouver les auteurs de l’attentat de l’A321.