L’écrivain algérien et lauréat du prix Goncourt 2024, Kamel Daoud, a annulé sa tournée prévue en Italie. Cette décision fait suite à l’émission par Alger de deux mandats d’arrêt internationaux à son encontre. L’auteur de Houris craint d’être arrêté à l’aéroport et extradé vers l’Algérie s’il se rend dans ce pays.
Invité à se rendre au Milanesiana, l’un des plus importants festivals culturels de ce pays, le lauréat du prix Goncourt pour Houris n’ira finalement pas en Italie.
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Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt, annule ses tournées en Italie et en Chine
L’écrivain franco-algérien a annulé sa participation, prévue pour le 16 juin, au festival Milanesiana, institution dirigée par son éditrice italienne Elisabetta Sgarbi. Kamel Daoud craint d’être arrêté à son arrivée à l’aéroport de Milan, présenté au juge, puis extradé vers l’Algérie.

L’écrivain, qui devait effectuer une tournée promotionnelle à la mi-juin, risque d’être arrêté. Selon une source judiciaire citée par la presse française, un juge italien aurait accepté « d’interpeller l’écrivain et l’extrader vers l’Algérie« , une information également évoquée par le quotidien italien Corriere della Sera.
Le chroniqueur a également annulé sa tournée en Chine, prévue pour les prochaines semaines. Naturalisé français en 2020, l’écrivain « bénéficie d’une protection en restant sur le territoire français« .
Depuis l’apparition de son roman Houris, Daoud fait face à de multiples plaintes, dont deux en Algérie et une autre en France pour diffamation. Saâda Arbane accuse l’écrivain et sa femme d’avoir exploité son histoire personnelle, sans son consentement, pour rédiger le roman à succès Houris.
Kamel Daoud poursuivit en justice pour diffamation
Rappelons, le roman de Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt 2024, met en scène le personnage d’Aube, une enfant égorgée par un groupe armé lors de la Décennie noire en Algérie. Un récit présentant des similitudes frappantes avec l’histoire de Saâda Arbane.
Cette femme, jusque-là inconnue de la scène médiatique, est la seule à échapper au massacre de sa famille par un groupe armé dans un village entre Tiaret et Djelfa. Cet événement traumatisant l’a laissé muette avec des blessures terribles, un fardeau qu’elle a porté en silence pendant plus de 25 ans.
Saâda Arbane, présenté par le cabinet William Bourdon, poursuit également Kamel Daoud pour diffamation, en raison d’une phrase prononcée lors d’un précédent entretien au Figaro : « C’est une démonstration de force : Alger peut déposer plainte contre Kamel Daoud en France ; la France ne peut même pas envoyer son avocat en Algérie« . L’écrivaine accuse, par ailleurs, Alger « d’instrumentaliser la justice française et Saâda Arbane« .
Le directeur de la publication du Figaro, notamment Marc Feuillée, est également poursuivi en justice.
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