Couvre feu à Sidi Bouzid jusqu’ à nouvel ordre

Couvre feu à Sidi Bouzid jusqu’ à nouvel ordre
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L’euphorie électorale en Tunisie qui s’est réveillée aujourd’hui avec un gouvernement islamiste fait déjà craindre le pire. Et ironie de l’histoire, c’est à partir de la ville du martyr Bouazizi, Sidi Bouzid en l’occurrence, que la flamme de la protestation a été rallumée.

Après l’invalidation des listes vainqueurs du milliardaire Hachemi Hamdi, propriétaire de la chaîne télé « Al Moustakilla », a plongé la ville dans le chaos.

Signe de cette tension grandissante, le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé aujourd’hui vendredi la décision de décréter le couvre-feu dans le gouvernorat de Sidi Bouzid de 19H00 jusqu’à 05H00 à l’exception des cas d’urgence et des travailleurs de nuit. Cette décision a été prise à la suite des troubles qui ont eu lieu jeudi soir à Sidi Bouzid et restera en vigueur « jusqu’à nouvel ordre », précise un communiqué du ministère.

En effet, des violences ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi à Sidi Bouzid pour protester contre l’invalidation de plusieurs listes de la « Pétition populaire » de Hachemi Hamdi et les déclarations du secrétaire général d’Ennahda rejetant une alliance avec ce parti dans la prochaine Assemblée constituante.

Le secrétaire général du parti islamiste Ennahda qui a remporté les élections du 23 octobre en Tunisie avec 41,47% des suffrages avait remis en cause l’obtention par le parti « Pétition populaire » d’un nombre important de voix affirmant que son mouvement ne fera pas alliance avec lui dans la prochaine Constituante. La « Pétition populaire » a obtenu 19 sièges dans l’assemblée constituante.

Ses listes ont toutefois été invalidées dans plusieurs circonscriptions en raison de dépassements commis par cette formation politique lors du scrutin. Réagissant à ces critiques, Hachemi Hamdi, originaire de Sidi Bouzid et propriétaire d’une télévision satellitaire « Al Moustakilla » a annoncé le retrait de l’ensemble des listes ayant remporté les élections du 23 octobre après l’invalidation partielle de ses listes par la commission électorale.