A l’approche du début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain, une question particulière taraude les esprits des observateurs. l s’agit de la couverture médiatique des différentes activités des candidats validés par le Conseil constitutionnel et l’intérêt qu’accorderont les médias lourds, publics et privés, à la diffusion des conférences et autres rencontres des différents prétendants à la présidence de la République.
Ali Benflis affiche d’ores et déjà son scepticisme en accusant l’Entreprise nationale de Télévision (ENTV) de faire dans le favoritisme dans le traitement des informations liées à la prochaine présidentielle. La direction de campagne de l’ex-chef du gouvernement et malheureux candidat à l’élection présidentielle de 2004, relève le manque flagrant de professionnalisme et d’objectivité de cette chaîne de télévision étatique.
« L’opinion publique a relevé le comportement marqué du sceau de la partialité et du parti pris émanant de la télévision publique qui a délibérément adopté une attitude discriminatoire à l’endroit du candidat indépendant, Ali Benflis », écrit-on dans un communiqué rendu public hier.
On s’indigne d’autant plus que ladite chaîne n’a pas daigné citer le nom de Benflis le qualifiant de » l’autre candidat « , que la même direction de campagne déplore « cette entorse aux règles élémentaires de l’éthique et de la déontologie et cette violation des sujétions de service public s’ajoutent à la couverture à minima dont a fait l’objet le candidat indépendant, Ali Benflis, lors de sa déclaration de candidature le 19 janvier dernier ». En attendant donc l’amorce de la campagne électorale, les médias lourds de l’Etat sont déjà pointés du doigt, et ce, en dépit des dernières assurances proférées par le ministre en charge du secteur de la Communication, Abdelkader Messahel.

Ce dernier, rappelons- le, avait appelé à plus de professionnalisme dans le traitement de l’information et sensibilisé les différents supports médiatiques nationaux sur la nécessité de s’armer pour assurer une couverture neutre et impartiale des prochaines échéances électorales. A noter que la campagne électorale qui débutera très prochainement, se caractérise par une multitude relative de chaînes de Télévision avec l’avènement de chaînes privées, mais ce n’est pas pour autant que la neutralité sera observée. D’où d’ailleurs, le pessimisme du candidat Benflis et même des autres prétendants qui ne manquent pas de fustiger l’ENTV à chaque occasion.
Ce n’est pas seulement la Télévision, mais le constat englobe aussi les chaînes de Radio nationale et l’ensemble des titres de la presse écrite nationale, publique et privée. La loi est pourtant claire à ce sujet, et on assistera très prochainement à la répartition des plages horaires, qui seront accordées à chaque candidat dans les médias lourds, comme cela se fait de coutume lors de chaque scrutin.
Benflis et les autres candidats parlent bien entendu des bulletins d’informations et autres émissions électorales, de crainte que ces médias ne se rangent derrière un seul candidat au détriment des autres. Pour rappel, le délai de dépôt des candidatures expirera le 3 mars prochain à minuit, et le Conseil constitutionnel communiquera par la suite, la liste des candidats retenus pour la course à la présidentielle.
M. A. C.