Comme il fallait s’ y attendre, la direction de campagne du candidat Ali Benflis n’est pas restée les bras croisés face au traitement jugé “discriminatoire” de la télévision algérienne aux activités des acteurs politiques.
Pour le clan Benflis il y a un parti pris flagrant entre la couverture médiatique des activités organisées par les soutiens du candidat Bouteflika et ceux appuyant la candidature de Ali Benflis. Dans un communiqué reçu à notre rédaction, le staff de campagne de Benflis souligne ce qu’il appelle la “partialité” de la télévision.
“L’opinion publique a relevé le comportement marqué du sceau de la partialité et du parti pris émanant de la télévision publique qui a délibérément adopté une attitude discriminatoire à l’endroit du candidat indépendant Ali Benflis “, lit-on dans le communiqué.
Sous la plume de M Abdelkader Sallat, directeur de campagne, le staff de Benflis constate que la télévision algérienne passe sous silence les activités de certains partis qui soutiennent son candidat. “(…)couvrant les travaux de certaines formations politiques qui ont décidé d’apporter leur soutien au candidat indépendant Ali Benflis, les commentateurs de la télévision publique ont sciemment omis de citer le nom du candidat affublé étrangement du qualificatif “…un autre candidat”.

Un traitement médiatique qui constitue une “entorse aux règles élémentaires de l’éthique et de la déontologie et cette violation des sujétions de service public”, souligne encore le staff de Benflis. Et de rajouter une louche, en signalant “la couverture à minima dont a fait l’objet le candidat indépendant Ali Benflis lors de sa déclaration de candidature le 19 janvier dernier”.
L’instruction de Bouteflika piétinée
Pour les collaborateurs de l’ex chef du gouvernement, de telles “pratiques” sont de nature à “introduire une suspicion légitime sur la volonté de certains médias publics à respecter le droit à l’information du citoyen et à adopter le principe de la neutralité et de l’impartialité dans la perspective du prochain scrutin présidentiel”.
C’est pourquoi la direction nationale de campagne du candidat indépendant Ali Benflis “dénonce vigoureusement” ces pratiques et “prend à témoin” l’opinion publique sur le fait que de “tels agissements” constituent une”menace” sur la crédibilité et la transparence de la prochaine élection présidentielle.
En tout état de cause, c’est le premier couac de pré-campagne électorale plutôt poussive alors même que les commentaires fusent encore sur la candidature de Abdelaziz Bouteflika que d’aucuns n’ont pas encore “gobé”compte tenu de son état de santé physique.
Il est à se demander si le candidat Benflis qui a décidé de se
lancer dans la bataille de la présidentielle contre le candidat du régime puisse “supporter” ces petits partis pris somme toutes habituels dans les médias publics en pareilles circonstances.
En effet, une éventuelle défection de Ali Benflis entacherait gravement la crédibilité du scrutin d’avril pour lequel l’autre “poids lourd”, va annoncer demain jeudi sa décision de ne pas y prendre part.
Faut-il souligner par ailleurs que cette protestation du clan Benflis prouve que l’instruction du président de la république sur la neutralité des médias publics, n’est qu’un discours à consommation externe qui ne trompe plus personne.