Le kilogramme de poulet est proposé selon une fourchette comprise entre 300 et 350 DA. C’est élevé, mais son tarif l’aurait été davantage si le gouvernement n’y intervenait pas en subventionnant le marché.
A bourse déliée, cette opération lui coûte 15 milliards de dinars pour donner à tout le monde un accès équitable à la viande blanche et à ses dérivés limités pour l’instant aux œufs. La conserverie, elle, reste peu rentable dans ce domaine en l’absence de maîtrise des techniques et du fait d’habitudes alimentaires propres aux Algériens et marquées entre autres par une prévalence de la consommation de produits frais. L’effort d’exonération porte essentiellement sur l’achat de maïs et de soja destiné à l’alimentation de la volaille. Son résultat est palpable : 3, 2 millions de quintaux de viande blanche produits pour la campagne 2012-2013 contre 2,6 pour la précédente, soit une hausse de la production nationale de 30%.
Cependant, cela reste insuffisant dans un marché marqué par le «gaspillage» de la nourriture pour volaille et la surexploitation des tourteaux de soja par les aviculteurs. L’été dernier, le président du Comité national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifav), M. Laïdouni, a tiré la sonnette d’alarme à ce sujet affirmant que «dans la plupart de nos batteries d’élevage, pour produire un kilogramme de viande blanche, l’éleveur utilise 2,5 kg d’aliments, ce qui est excessif comparativement aux pays de la région, dont l’indice de consommation ne dépasse pas 1,7 kg». M. Laïdouni, qui considère que «n’est pas aviculteur qui veut», dénonce des élevages «hors normes» en termes d’alimentation du cheptel avicole et des coûts de production élevés».
Il appelle «à une meilleure organisation» de la filière qui risque de laisser des plumes lorsque l’Algérie sera membre de l’OMC. M. Djamel Barchiche, chargé de la communication au ministère de l’Agriculture, estime, pour sa part, que l’effort du gouvernement doit être soutenu par les professionnels «obligés de s’organiser pour rationaliser le marché». M. Barchiche, qui rappelle que «la suppression de la TVA et des droits de douanes au profit des producteurs est une mesure conjoncturelle », parle de nécessité pour les opérateurs du secteur d’agir rapidement. Autre problème soulevé par les professionnels, celui de la chaîne du froid.
Le Conseil interprofessionnel de la filière déplore une insuffisance des chambres froides au niveau des abattoirs. Celles-ci manquent aussi chez de nombreux opérateurs qui hésitent à investir dans ce type d’équipement préférant travailler à «flux tendu» et sur une logique de «producteur à distributeur» en détail.