La course à la présidentielle 2019ouverte : Que fera l’opposition?

La course à la présidentielle 2019ouverte : Que fera l’opposition?

Il est facile d’affirmer que les jeux sont biaisés d’avance avant même d’entrer dans la course. Les partis de l’opposition devront cesser leurs bavardages et leurs réquisitoires pour penser à présenter un candidat capable de séduire les Algériens. Car, le dernier mot revient au peuple.

La course à la présidentielle 2019 est ouverte. Non pas avec l’annonce du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, de l’appel lancé par son parti pour que le chef de l’Etat brigue un nouveau mandat, mais depuis quelques semaines déjà. Depuis l’encouragement du président Abdelaziz Bouteflika, adressé à la classe politique, afin d’aller vers une confrontation de programmes et une course au pouvoir.

C’est dans un message qu’il a adressé au peuple à l’occasion de la célébration de la fête de la Victoire qui coïncide avec la journée du 19 Mars, que Abdelaziz Bouteflika a tenu à baliser le terrain et assurer de la crédibilité, la transparence et la probité de l’ensemble des échéances électorales à venir notamment celle attendue en 2019.

Il a alors soutenu que la seule condition qui distinguera les «sprinters» au pouvoir sera leur capacité à rassembler et à susciter l’adhésion à leur projet. Il n’a cependant pas manqué de rappeler à l’ensemble de la classe politique qu’il est du devoir de tout un chacun de contribuer à ce mouvement démocratique pluraliste en plaçant l’Algérie et les intérêts suprêmes du peuple au-dessus de toute autre considération. Et le président n’a pas tort!

Dans une Algérie démocratique, libre à toute personne remplissant les conditions d’éligibilité au poste de président de la République, de se présenter à la prochaine élection de 2019. Cette dernière sera admise à la course, mais pour occuper le siège d’El Mouradia, elle devra avant convaincre, rassembler et susciter l’adhésion à son projet de société. L’opposition algérienne est donc invitée à consacrer le pluralisme dans le pays dans le respect du jeu démocratique. Va-t-elle le faire? Ou se suffira-t-elle de critiquer l’appel du FLN au président Bouteflika pour un nouveau mandat présidentiel?

Le FLN a annoncé son choix. Que le chef d’Etat accepte ou décline l’invitation, est une autre paire de manches. Le fait est que le parti majoritaire est libre de porter son choix sur la personne qu’il juge idoine pour gérer les affaires du pays. A l’opposition de présenter le candidat qui pourra ravir la voix du peuple et se placer comme l’homme providence, le leader démocrate qui portera le flambeau. Il est facile d’affirmer que les jeux sont biaisés d’avance avant même d’entrer dans la course. L’excuse peut servir de prétexte pour justifier la politique de la chaise vide. Or, la nature a horreur du vide. Il est aussi malsain que de participer à la compétition et de la discréditer après en raison de l’échec.

En fait, chacun de nous peut considérer qu’il est biaisé que de poser la problématique d’une manière simpliste en considérant que les dés sont jetés avec la candidature de Abdelaziz Bouteflika et que le jeu est fermé.

Penser ainsi peut refléter l’avis d’une personne partisane de la facilité qui a peur de la confrontation et cherche à être propulsée au pouvoir sans le moindre effort. Et il est à se demander pour quelle raison le problème n’est pas posé comme il devrait l’être. L’Algérie est une République démocratique où l’opposition bénéficie de plusieurs garanties, consignées dans la Constitution du pays. L’Algérie a des lois et des institutions qui lui permettent d’organiser l’élection présidentielle et d’assurer leur crédibilité, transparence et probité. Les candidats à la prochaine élection présidentielle qu’ils soient issus des partis de l’opposition ou de ceux du pouvoir auront les mêmes chances pour gagner le pari électoral. Ces derniers devront se concurrencer sur la base des idées politiques et d’un projet de société. Le charisme du candidat, sa popularité, sa capacité à convaincre et à drainer les foules devra être le seul atout dans le prochain rendez-vous électoral. Il n’est pas donc admis que d’appeler à écarter un candidat quel qu’il soit du moment que la loi l’autorise. Le jeu est ouvert à tous et que le meilleur gagne! L’opposition a-t-elle peur du challenge? Ne peut-elle pas apporter le changement, tant revendiqué, en emportant la présidentielle?

N’est-il pas plus cohérent que de choisir cette voie légale pour arriver à ses fins? Les partis de l’opposition devront donc cesser leurs bavardages et leurs réquisitoires sur un nouveau mandat du président de la République. Ils devront, en rangs unis ou dispersés, penser à présenter un candidat capable de captiver les Algériens et leurs intérêts. Car, en fin de compte, le dernier mot revient au peuple.

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