Ces dernières années, les cours de rattrapage ou de soutien pour les lycéens et les collégiens sont devenus monnaie courante dans le milieu scolaire, une préparation indispensable à la réussite des examens pour de nombreux élèves et parents. Du coup beaucoup d’enseignants du primaire, s’y mettent aussi et proposent leurs services aux parents.
Ce sont les apprenants à bas âge qui sont les plus ciblés, et qui s’inscrivent à l’extérieur de l’établissement scolaire à des cours particuliers, le tout, à des prix abordables. Des enseignants qui, pour la plupart, exercent avec heureusement le consentement des parents et reçoivent les élèves deux ou trois fois par semaine à leurs domiciles ou parfois même dans des garages.
Une pratique illicite certes, mais qui est de plus en plus répandue, ajoutons qu’avec la disparition graduelle des cours de soutien à l’intérieur des établissements scolaires, le succès est assuré. C’est généralement entre les cours de la matinée et ceux de l’après-midi que les élèves se rendent pour une heure de temps au domicile de l’enseignant. Un horaire qui convient aux parents qui cherchent avant tout à améliorer le niveau de leurs enfants. C’est également une occasion pour garder les petits, pour les parents qui travaillent.
Ainsi, dans une école primaire du centre-ville de Constantine, nous avons eu le témoignage d’une jeune enseignante qui donne des cours particuliers chez elle : « L’avantage c’est que j’habite près de l’école où j’enseigne. Ces cours sont un moyen pour moi de gagner de l’argent, même si les prix sont abordables. Mes élèves en 2e année viennent par petits groupes, entre 12h et 13h, trois fois par semaine, à raison de 2.000 DA le mois. Les parents sont satisfaits parce qu’ils confient leurs petits à leur maîtresse.
Nous faisons de petites révisions, sans trop forcer et ça me permet aussi d’évaluer le niveau de chacun et donner la parole aux plus timides de la classe. » Quant aux parents, ils sont généralement ravis, ces cours de soutien permettent, selon eux, aux enfants d’améliorer leur niveau et de passer plus de temps avec leur enseignants : « Ma fille adore son institutrice et le fait qu’elle aille chez elle à la maison pour revoir les leçons ne me dérange pas, au contraire, elle apprend beaucoup de choses et est même en avance par rapport aux autres élèves. Le jour où elle décidera d’arrêter, elle n’ira plus », nous confie Amina la maman de la petite Khouloud.
Toutefois, il est à noter que certains enseignants vont plus loin en obligeant les parents à inscrire leurs enfants aux cours particuliers. Aujourd’hui, il n’y a aucune réglementation qui autorise ces cours, mais comme leurs confrères du palier secondaire, les enseignants du cycle primaire se défendent : « Je ne vois pas pourquoi les enseignants du primaire soient interdits de donner des cours en dehors des classes.
Tant que les parents sont satisfaits, il n’y a aucun mal », nous explique l’enseignante. Selon un ancien directeur d’une école primaire, cette pratique est certes assez courante, mais la direction de l’éducation ne tolère aucune erreur : « Il y a deux ans, suite aux plaintes de parents d’élèves d’une école à Ali-Mendjeli, la direction de l’éducation avait congédié une enseignante qui obligeait ses élèves à s’inscrire aux cours particuliers », nous a-t-il confié.
Kais B.