Rolland Courbis, l’entraîneur de Montpellier et ex-coach de l’USM Alger, suit avec attention la production de l’Algérie lors de la CAN 2015, en Guinée équatoriale. Sans détour, il affirme que les Verts l’ont déçu et que l’affaire ne sera pas du tout mince mardi prochain, contre le Sénégal.
Que dites-vous de la sélection algérienne au terme de ses deux matches de la CAN 2015 ?
Pour le moment, je dis bien pour le moment, je suis déçu. Contre le Ghana, le match aurait dû se terminer sur un score de parité, mais c’est surtout la rencontre d’avant qui m’a inquiété.
L’Algérie s’en est quand même tirée à bon compte au premier match…
OK, l’Algérie l’a emporté mais l’Afrique du Sud a eu la possibilité de marquer un penalty et de mener 2-0 ! La défaite face au Ghana est survenue sur un coup de sort, à la dernière minute du temps additionnel. C’était assez cruel et le match nul aurait été plus logique. Mais ce score aurait pu aussi être celui du match précédent. Le bilan pour l’instant est que l’Algérie, un des trois favoris de cette Coupe d’Afrique des nations, n’assume pas son statut.
Comment voyez-vous le prochain match de l’Algérie, contre la redoutable sélection du Sénégal ?
Contre le Sénégal, le problème sera très compliqué parce que l’Algérie ne pourra pas se contenter de prendre le point du match nul. On a quand même affaire à une sélection du Sénégal bonne en contres, ce sera donc très, très compliqué.
En plus, ils sont imposants avec leur masse athlétique…
Ben, oui, et là je ne vois pas l’Algérie d’une solidité extraordinaire.
Alors, retour à la maison dès le premier tour ?
Ecoutez, si vous me dites que l’Algérie va gagner obligatoirement contre le Sénégal, je le leur souhaite de bon cœur ! Ce ne sera pas simple, du tout. D’un autre côté, il faut quand même rester les pieds sur terre.
C’est-à-dire ?
Il y a eu cette superbe prestation de l’Algérie en Coupe du monde, mais là, c’est la CAN et nous ne sommes pas sortis de la poule. Je dis nous parce que je me trouvais en Algérie à ce moment-là, et même de mon pays je suis toujours supporter de l’Algérie. Rappelez-vous ce que je vous avais dit avant le début de cette compétition.
Rappelez-le pour nos lecteurs, s’il vous plaît.
Je vous avais dit : l’Algérie est l’un des trois favoris mais, d’un autre côté, ils ne sont pas encore sortis de la poule. C’est tout de même bizarre comme situation. J’espère néanmoins que les choses se passeront au mieux. D’ici là, je passe le bonjour à tous les passionnés du football, c’est-à-dire à toute l’Algérie !
H. D.
Gabon : CAN terminée pour Musavu-King
Coup dur pour le Gabon. En lice ce dimanche pour tenter d’aller décrocher sa qualification pour les quarts de finale de la CAN 2015, lors de la dernière journée du groupe A, l’équipe entraînée par Jorge Costa va devoir composer sans Yrondu Musavu-King. Touché à une cheville, le défenseur central de Caen ne sera pas rétabli avant une durée de quatre semaines et est forfait jusqu’à la fin de la compétition
Le Zambien Mayuka rentre en Angleterre
L’attaquant de la Zambie, Emmanuel Mayuka, va rentrer à Southampton. La CAN est terminée pour lui. L’ancien Sochalien s’est blessé aux ischio-jambiers au cours de la défaite concédée face à la Tunisie (2-1), jeudi dernier. Vainqueur de la CAN en 2012, la Zambie a besoin d’un succès contre le Cap-Vert, ce lundi, pour espérer accéder aux quarts de finale.
Les héritiers d’Abédi Pelé y croient
Avec les frères Touré, Yatabaré, Sané, El Mathlouti, Malonga, André et Jordan Ayew font partie des duos de cette CAN 2015. Après avoir évolué ensemble à l’Olympique de Marseille, les Ayew sont à nouveau réunis dans cette Coupe d’Afrique des nations 2015. Aujourd’hui, les deux fils d’Abedi Pelé, l’initiateur de la dynastie, restent dans la course pour un éventuel quart de finale.
André Ayew : «Le Ghana est un grand d’Afrique»
Malgré quatre demi-finales de suite des Black Stars dans le tournoi, André Ayew, le milieu offensif, estimait que le Ghana ne figurait pas parmi les favoris de la CAN. «Je ne dirais pas qu’on est là pour gagner la coupe», avait-il déclaré en conférence de presse, à la veille de l’entrée en lice du Ghana contre le Sénégal. Un premier match perdu qui n’avait pas affecté le moral de l’aîné des Ayew. «On a beaucoup de jeunes joueurs, on va jouer match après match. Nous avons la poule la plus difficile, il y a de très bonnes équipes, toutes capables d’aller le plus loin possible», avait-il relevé à propos du groupe C. Aujourd’hui, il a changé son fusil d’épaule. «Je pense que le Ghana est une grande équipe d’Afrique. Certes, il y a de jeunes joueurs qui n’ont pas l’expérience des CAN, mais on nous a enterrés trop vite», raconte calmement André Ayew, qui avait rejoint en 2004 le centre de formation de l’Olympique de Marseille sous la présidence du Sénégalais Pape Diouf. «On voulait juste gagner ce match (contre l’Algérie), on l’a gagné à la dernière minute de manière difficile. Le coach a changé de tactique pour jouer plus offensivement, parce qu’on devait gagner. Je ne suis pas surpris de cette victoire, on avait la qualité pour gagner», explique André Ayew qui avait participé à la CAN 2010 en Angola où les Black Stars s’étaient inclinés en finale face à l’Egypte (1-0). La même année, il est aussi titulaire lors du Mondial en Afrique du Sud.
Jordan Ayew : «J’avais dit à Gyan de ne pas trop courir»
Jordan Ayew, le petit dernier, fait partie de la sélection depuis 2010. Né en 1991 dans la cité phocéenne, il a suivi l’exemple de son frère André. A 13 ans, il intègre les équipes de jeunes de l’OM. Alors qu’il débute en 2009 sa carrière en Ligue 1, il est sacré champion de France l’année suivante avec les Phocéens. Après la défaite face au Sénégal, Jordan qui n’a pas sa langue dans sa poche, avait parlé de «faute professionnelle» et de «gifle». Moins réservé et plus difficile d’approche que son frère André, Jordan ne semble pas se satisfaire d’une participation en Guinée équatoriale et appelait à la révolte en se remettant au travail. Après un Mondial pas très glorieux au Brésil, l’attaquant de Lorient a un «mental d’acier». «Tant que l’arbitre ne siffle pas la fin de la rencontre, tout est possible», expliquait-il après la victoire face aux Fennecs. «J’avais dit à Asamoah Gyan de ne pas trop courir et que j’allais faire le travail pour lui parce que c’est mon « grand »», raconte le vainqueur de la Coupe de la Ligue en 2011. Abedi Pelé, la figure paternelle, s’est inscrit dans la liste des premiers footballeurs africains connus en Europe. André et Jordan Ayew continuent leur bonhomme de chemin avec dans la tête un rêve de sacre en Guinée équatoriale.