COURBIS : «Algérie-Maroc se jouera sur pas grand-chose»

COURBIS : «Algérie-Maroc se jouera sur pas grand-chose»

Lors du remaniement à la tête de l’équipe nationale, plusieurs noms avaient été cités pour être nommés entraîneur des Verts. Parmi ces noms, celui de Rolland Courbis. Consultant à RMC et aussi à BFM TV, coach Courbis, comme on l’appelle, a reçu Compétition dans les locaux de BFM TV, pour nous parler de se qui s’est dit sur lui et aussi de savoir ce qui s’est réellement passé. Bien évidemment, on a abordé le match qui a déjà commencé dans les coulisses, Algérie Maroc.

– Qu’avez-vous pensé du parcours de l’Algérie durant la Coupe du monde ?

Le parcours… (il hésite), il était moyen, voire même insuffisant par rapport à ce qu’on pouvait attendre dans ce groupe, qui était quand même jouable. Ce qui est par contre une belle performance, c’est de s’être qualifié, en plus dans des conditions pas évidentes, dans une poule où il y avait l’Egypte entre autres. J’ai l’impression que, finalement, cette qualification a un petit peu bloqué cette équipe du fait qu’aller en Coupe du monde semblait être une fin en soi.

– Pensez-vous que les Fennecs pouvaient faire mieux ?

– Oui, je pense qu’il y avait peut-être une surprise à faire, à savoir terminer second de ce groupe, ce n’était pas impossible. Avant même de jouer les matchs, et notamment le premier, les joueurs algériens étaient toujours sur ce nuage de l’élimination de l’Egypte en match de barrage dans des conditions difficiles, délicates. Je trouve qu’ils ont été éliminés de cette poule avant même d’avoir essayé de se qualifier.

– Si l’on vous parle du Mondial, c’est parce qu’après le départ de Rabah Saâdane, on a cité votre nom pour lui succéder…

– Oui, mais cela a été cité comme ça l’est souvent dans un club français quand il y a un petit problème, bizarrement, dans les réunions, mon nom revenait, pas toujours, mais très souvent. Donc, j’ai répondu à cette époque-là à des tas et des tas de questions : «Est-ce que ça pourrait vous intéresser ?», c’est délicat de répondre à ces questions-là. Je me suis retrouvé dans une situation où je répondais avec courtoisie : «Pourquoi pas…», mais faudrait-il encore que ce soit vrai, que l’on s’intéresse à moi, ce qui n’est pas certain du tout.

Pas de contacts sérieux ?

– Non, je n’ai pas eu de contact officiel, c’est toujours une personne qui me téléphonait de la part de l’ami de l’ami de l’ami…, après ce sont des journalistes, etc. Finalement, j’ai trouvé cela un peu pénible, je ne savais pas quoi répondre, et en plus de cela, comme j’ai pu le voir par la suite, je n’intéressais pas ! Et bien, pas de problème.

– Pour vous c’est la Fédération algérienne qui n’est pas intéressée ?

– (Il hausse la voix). Il y a eu beaucoup de coups de fil, plusieurs articles, je me suis positionné en disant : «Pourquoi pas…». J’ai même donné mon point de vue du pourquoi, du comment, et toujours pas de contact sérieux. Et bien, j’ai fermé la parenthèse, point final. Ceci n’empêche pas que je sois toujours en bonne relation avec tous les gens du football que je peux intéresser. Si je n’intéresse pas l’Algérie, je n’en suis pas vexé pour autant. Je suis toujours disponible, la preuve, quand on me pose des questions sur l’Algérie et le football algérien.

– Et si la FAF vous fait appel aujourd’hui ?

– Disons que je n’ai jamais répondu à l’époque, si j’étais intéressé par un poste ou pas, je disais juste pourquoi pas, car je voulais quand même en savoir un peu plus, comment bosser, avec qui et tout le reste. Je ne peux pas aujourd’hui vous répondre. Ce qui m’intéresse par contre, c’est le football, donc quand on me parle du football algérien, je réponds ce que je pense. tre un jour en train d’aider le football algérien, pourquoi pas, mais ça fait maintenant sept ou huit mois (il rigole), s’ils réfléchissent aussi longtemps sur un cas, c’est sûr qu’après, lorsqu’ils vont prendre la décision, ils ne devront pas se tromper parce qu’on ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir réfléchi.

– Quand on voit l’effectif de l’équipe nationale, cela ne vous donne-t-il pas de l’ambition ?

– Ce serait impossible pour moi de répondre. Déjà, la personne qui était à la tête de cette équipe, Rabah Saâdane, était pour moi quelqu’un de très compétent, d’expérimenté, qui a tout mon soutien et toute mon affection. Savoir si moi j’aurais été capable de faire mieux, je n’en sais rien du tout. Aurait-on formé un bon duo tous les deux ? Peut-être.

– Etes-vous au courant de la rencontre Algérie-Maroc du 27 mars prochain ?

– Oui, bien sûr, je suis au courant, puisque à l’époque où il y avait l’éventualité du changement d’entraîneur, on parlait justement de cette confrontation avec le Maroc. Qui est entraîné par un dénommé Eric Gerets, à qui, parait-il, je ressemble un peu. Donc, ce sont des matchs dans le match. Les Marocains ont aussi une bonne équipe. Cela va faire quand même deux gros matchs, et c’est vrai que ce sont des tournants très importants pour ces deux pays du football.

– En tant que technicien, que faut-il faire pour accrocher cette équipe du Maroc ?

– Je n’en sais rien du tout… Je ne connais même pas les points forts et les points faibles de l’équipe d’Algérie, je sais qu’il y a un potentiel intéressant. Mais savoir comment faire contre un adversaire comme le Maroc pour le sélectionneur algérien que je ne suis pas, ce n’est pas possible. Je ne suis pas un magicien.

– Vous mettrez une pièce sur l’Algérie ou le Maroc ?

– C’est difficile là aussi. Les Marocains que je connais du côté de Montpellier en leur ajoutant un Chamakh… c’est déjà cinq joueurs très bons. Ce que je peux dire, c’est que ce sera très compliqué pour l’Algérie, et ce match se jouera vraiment sur pas grand-chose.

– Le mot de la fin…

– Disons que je suis toujours avec beaucoup d’attention ce qui se passe dans le Maghreb, je suis né à Marseille et j’ai grandi au milieu des Maghrébins, je n’ai jamais eu de problème de relation et je regarde tout le temps les résultats sportifs avec beaucoup de professionnalisme et aussi beaucoup d’affection.

S. A.