Plusieurs années après son assassinat, le Rebelle fait toujours parler de lui
Des éditeurs affirment que certains albums ont été édités du vivant de Matoub après des accords verbaux.
La cour de Tizi Ouzou abritera aujourd’hui, jeudi, le procès en appel de l’affaire qui oppose la famille du regretté chanteur Matoub Lounès à cinq éditeurs de musique.
C’est ce que nous a confié hier Malika Matoub, soeur du poète, qui est rentrée en Algérie spécialement pour être présente à ce procès. Les cinq éditeurs avaient déjà été condamnés une première fois à une année de prison ferme.
Il s’agit des gérants des maisons d’édition Akbou Music, Izem, Sharaphone, Azwaw et Sawt El Andalib. Lors du procès qui a eu lieu le 9 juillet 2011 au tribunal correctionnel de Tizi Ouzou, les cinq accusés étaient présents à la barre et avaient été questionnés par le président du tribunal concernant les accusations portées par la famille de Matoub à leur encontre.
Ce jour-là, la soeur et la mère du Rebelle étaient également présentes dans la salle d’audience ainsi que leurs avocats.
Les éditeurs devront répondre aujourd’hui principalement à la question de piratage dont sont l’objet les produits artistiques de Matoub Lounès, nous a déclaré hier Malika Matoub. Cette dernière, qui est aussi présidente de la fondation Matoub a ajouté qu’une bonne partie des produits de son frère ont été édités sans l’existence préalable d’un contrat. Malika Matoub nous a précisé que même après l’assassinat du Rebelle, un éditeur, qui sera présent aujourd’hui à la barre, a édité l’album posthume du chanteur engagé sans aucun accord ni verbal ni écrit. Plusieurs autres albums de Matoub ont subi le même sort selon Malika Matoub qui a déposé plainte au niveau du tribunal de Tizi Ouzou afin de recouvrer ses droits.
Malika Matoub reproche par ailleurs, à ces cinq éditeurs d’avoir édité plusieurs compilation, des albums de son frère, notamment des best of, sans accord préalable des héritiers du chanteur kabyle dont les oeuvres sont les plus vendues. Lors du procès qui a eu lieu en juillet dernier, les cinq éditeurs ainsi que leurs avocats se sont défendus en affirmant par exemple, que certains albums ont été édités du vivant de Matoub Lounès, après des accords verbaux car «des relations amicales liaient le chanteur à ces éditeurs». C’est du moins ce qu’avait déclaré l’avocat des accusés. Quant à Malika Matoub, elle est déterminée à aller jusqu’au bout pour arracher ses droits auprès de ces éditeurs qui avaient été saisis plus d’une fois depuis 1998, année de l’assassinat du Rebelle, afin de trouver une solution à l’amiable.
«Ce n’est que bien plus tard, après le refus de tous ces éditeurs de répondre à nos doléances, que nous avons décidé de saisir la justice.»
Notons que l’Onda (Office national des droits d’auteurs) est également partie prenante dans cette affaire et un représentant de cet organisme étatique sera présent aujourd’hui à la cour de Tizi Ouzou.