Cour d’Alger : réouverture prochaine de trois grosses affaires

Cour d’Alger : réouverture prochaine de trois grosses affaires

La chambre pénale près la Cour d’Alger s’apprête à rouvrir trois grands dossiers liés à des affaires de corruption, dont sont impliqués plusieurs anciens ministres et hauts responsables.

Il s’agit de trois grands scandales de corruption qui ont éclaboussé la période du règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Ces affaires sont en effet, celles du montage et des concessionnaires automobiles, de l’autoroute Est-Ouest et de Sonatrach.

S’agissant de l’affaire des concessionnaires automobiles, le dossier implique, outre que les hommes d’affaires Ahmed Mazouz, Hacène Larbaoui, Mohamed Bairi, Ali Haddad, plusieurs anciens ministres dont les deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.

Sont également impliqués dans cette affaire, les anciens ministres de l’IndustrieYoucef Yousfi, Mahdjoub Bedda, Abdessalem Bouchouareb (en fuite), et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane.

D’autre anciens hauts responsables sont également impliqués : l’ex-PDG de la BNA, Achour Aboud, l’ex-wali de Boumerdès, Yamina Zerhouni, et de nombreux cadres du secteur de l’Industrie.

De nombreuses décisions rejetées dans la forme

L’affaire en question sera donc rejugée suite à la cassation renvoyée par la Cour suprême à la Cour d’Alger « en rejetant dans la forme de nombreuses décisions prises par les magistrats, concernant chacun des prévenus ».

Selon ce qu’a rapporté ce mercredi le quotidien El Watan, « le président de la cour d’Alger a contourné la pratique courante de confier l’avenir des casassions aux présidents des six chambres que compte le pôle financier ».

Il a, en effet, fait appel « aux présidents de trois tribunaux de Bir Mourad Raïs et d’El Harrach, comme assesseurs, et de Sidi M’hamed, comme présidente d’audience », selon la même source. Une démarche inédite et qui suscite « des interrogations sur ces motivations et les buts recherchés ».

Autoroute Est-Ouest et Sonatrach

La Cour d’Alger s’apprête également à rouvrir le dossier de l’autoroute Est-Ouest. Il convient de rappeler ici que les jugements prononcés lors du jugement de cette affaire en 2015 allaient d’un à 20 ans de prison et trois acquittements, contre 23 personnes morales et physiques impliquées.

Les noms des anciens ministres Mohamed Bedjaoui, des Affaires étrangères, et Amar Ghoul, des Travaux publics ont été cités durant tout le procès.

Selon la même source, citant des avis d’observateurs, « cette affaire s’est terminée en queue de poisson, parce que les véritables auteurs avaient échappé au coup de filet de la justice », rappelant au passage ce qu’avait dit le juge en réponse aux demandes de la présence de Amar Ghoul : « Moi, petit juge que je suis, je vais convoquer un ministre en activité !».

Rappelons également qu’au lancement du projet en 2006, le montant avait été estimé à 6 milliards de dollars, avant que réévaluations successives n’interviennent pour atteindre les 18 milliards de dollars.

L’affaire de Sonatrach, programmée pour le 17 février 2021 à la Cour d’Alger, revient également 5 ans après le dernier procès en appel du 2 février 2016. Cela concernera une quinzaine de personnes et quatre sociétés étrangères.