Cour criminelle de Béjaïa: Peine capitale pour l’assassin de Lyna

Cour criminelle de Béjaïa: Peine capitale pour l’assassin de Lyna

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Le procureur général a convoqué plus de 10 témoins dans la cadre du procès.

L’assassin de la petite Lyna a été condamné à la peine capitale, lors d’un procès émouvant. Le père, la mère et le frère du meurtrier ont été acquittés. Cette famille sur laquelle pesait la responsabilité de la mort de Lyna, comparaissait hier devant le tribunal criminel, près la cour de Béjaïa en présence d’une foule nombreuse. Le présumé assassin, Ch. A. était poursuivi pour crime avec préméditation et guet-apens tandis que son père Ch. M., sa mère, B. N. et son frère, Ch. R. pour non-dénonciation et dissimulation de preuves. Ouvert vers 10 heures du matin, le procès a été marqué par une forte tension lorsque la mère de l’accusé principal éclata en sanglots.

Le président du tribunal fera dans un premier temps, la présentation du principal accusé et de ses quatre acolytes dont les deux parents, le père et la mère ainsi que son frère. Puis il fera de même pour plus d’une dizaine de témoins qui seront par la suite auditionnés un par un. «L’assassinat avec préméditation et guet-apens» était le chef d’inculpation retenu contre l’accusé principal tandis ses deux parents et son jeune frère devrait répondre de l’accusation liée à «la dissimulation de preuves et non-dénonciation du crime».

Le président de tribunal a dès lors, commencé à écouter un par un les nombreux témoins convoqués qui, chacun en ce qui le concerne, répondait aux questions sur le crime, ses circonstances, le ou les mobiles. Les auditions se poursuivaient encore hier au moment où nous mettions sous presse. Ce n’est qu’ensuite que le procureur a prononcé son réquisitoire. 10 mois après son forfait, le présumé assassin de Lyna fait face au juge. Pour rappel, la localité de Aït Daoud, dans la commune d’El Flaye, daïra de Sidi Aïch, avait basculé dans l’horreur, le 19 décembre 2017 lorsque une fillette, Lyna Salamani, âgée de 9 ans, avait été retrouvée la tête fracassée contre un rocher, non loin du domicile de ses parents. Son corps sans vie avait été découvert vers 22h le même jour, soit trois heures après sa disparition signalée par l’imam du village via le mégaphone de la mosquée.

Une opération de recherches, qui avait immédiatement été déclenchée, avait vite abouti, à la découverte du corps gisant dans une mare de sang sur un terrain appartenant à la famille du suspect. Le corps avait, semble-t-il, été traîné et caché sous un arbre. Les gendarmes avaient ensuite récolté tous les indices qui ont été passés au crible et procédé à de nombreux interrogatoires. Le présumé coupable, qui n’était autre qu’un voisin, avait été identifié puis arrêté. Ch. A., âgé de 21 ans, avait commis ce crime odieux dont le mobile serait lié à un différend entre la famille de la victime et celle de son assassin.

Le jour-même, l’assassin avait failli être lynché par les villageois. Il n’avait dû son salut qu’à l’intervention des gendarmes qui ont éprouvé toutes les peines du monde à lui faire quitter le domicile. L’assassin était un repris de justice. Plusieurs membres de sa famille ont également été arrêtés par les gendarmes pour être interrogés. La colère de la population fut difficilement contenue par les éléments du service d’ordre.

Une semaine après, des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, avaient investi la rue à Sidi Aïch afin de dénoncer la violence. Ils brandissaient le portrait de Lyna et exigé que justice soit faite. En hommes civilisés, les marcheurs réclamaient «une vengeance à travers la justice», «pour éviter la justice de la rue»