Le président directeur-général de Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, n’a pas écarté d’éventuels retours au délestage pour rétablir l’équilibre entre la production et la consommation du réseau dans certaines régions du pays, notamment dans le grand sud. Si les régions du Nord du pays n’ont pas de problème en matière d’électricité, notamment cet été, ce ne sera malheureusement pas le cas pour le Sud.
«Il pourrait y avoir des problèmes, ce sera en fonction des conditions climatiques. Néanmoins, les durées de coupures d’électricité ne dépasseront pas les 20 minutes», a affirmé hier le P-DG de la Sonelgaz sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III. D’après ce responsable, le problème se pose au niveau de la répartition de l’énergie sur le territoire national. «Si au niveau d’une région, nous avons une absence importante de moyens de production, c’est aux capacités des réseaux de transport de supporter des transits importants. Là aussi, il y a des difficultés à réaliser des ouvrages de lignes de transport. Il y a beaucoup de problèmes d’opposition. Quand on lance une ligne on sait quand on commence mais jamais quand on va terminer», a-t-il précisé.
Pour Bouterfa, il y a un décalage entre les programmes de révision des machines localement, notamment à Hassi Messaoud pour des problèmes de bureaucratie et de réglementation douanière, qui «n’est pas du tout adaptée avec le type de projet que Sonalgaz mène». «Nous avons raté deux ou trois mois en matière d’entretien. Et c’est le citoyen qui a payé. La situation sera donc tendue dans cette région au moins jusqu’au 10 juillet», a affirmé le P-DG de Sonelgaz. Dans ce cadre, le responsable a expliqué que le code douanier permettait, avant 1997-1998, les expéditions échelonnées, mais à partir de 1998, il n’y a plus ce genre d’expédition. Chaque expédition de matériel est liquidée seule sans relation avec ce qui suit.
«Depuis deux ans, ce problème n’est toujours pas réglé, malgré l’effort que fait la direction générale des douanes pour pallier des situations ponctuelles. Tout cela crée des retards de plusieurs mois sur nos programmes et sur les projets importants, c’est intenable», a-t-il déploré. Par ailleurs, Bouterfa a exhorté les citoyens à ne pas pointer toujours du doigt Sonalgaz en cas de pannes d’électricité. «On ne peut pas toujours penser qu’en Algérie, il n’y a qu’un opérateur. Il n’y a pas qu’un seul opérateur pour la production de l’électricité. Il y en a plusieurs», a-t-il dit. Mais, le
P-DG de Sonalgaz tient à rassurer les algériens sur la disponibilité de l’énergie. La demande se situe, selon lui, entre 7 000 et
7 200 MW. Les capacités de Sonelgaz sont estimées à 8 200 MW, soit des réserves entre 800 et 1 000 MW. «C’est suffisant. La demande est maîtrisée», a-t-il soutenu. «Du point de vue global, la capacité de production est suffisante pour couvrir les besoins, mais les moyennes sont trompeuses», a-t-il ajouté, soulignant qu’il y a aujourd’hui un cadre légal et réglementaire qui attribue la responsabilité de l’offre à une commission de régulation de l’électricité et du gaz. «Il appartient à cette commission de s’assurer que les conditions d’offres sont réunies pour alimenter le marché national», a-t-il conclut.
Houcine L.
