Ces derniers jours, des coupures intempestives du courant électrique ont été signalées ici et là, à travers le territoire de la wilaya. Ceci n’a pas été sans causer de sérieux désagréments pour les citoyens et les commerçants, à l’image des boulangeries, des commerces de surgelés et d’alimentation générale, entre autres.
Les habitants de certaines communes, à l’exemple de Béthioua, Oued Tlélat et Marsa El Hadjadj, vivent en ces jours de froid glacial au rythme des coupures intempestives et parfois prolongées du courant électrique.
La Société de distribution de l’électricité et du gaz de l’Ouest (SDO filiale de Sonelgaz) justifie cette situation, qui a également touché des zones entières de la ville (hai Bouamama, El Louz, les Planteurs, Ibn Sina…), par deux facteurs : la hausse de la consommation à cause de la vague de froid exceptionnelle et la progression du phénomène des branchements illicites dans de nombreuses zones de la wilaya.
La consommation de l’électricité a ainsi atteint des records jamais égalés, par rapport aux années précédentes en raison de la chute subite et sévère des températures. De nombreux citoyens, pris au dépourvu, ainsi que les familles occupant les bidonvilles ont dû recourir aux résistances électriques ou aux radiateurs à bain d’huile pour se réchauffer. La demande sur le courant électrique a progressé, notamment à cause de la pénurie des bouteilles de gaz butane, dans la région Ouest.
Les occupants des bidonvilles, qui avaient l’habitude de se réchauffer avec le gaz butane, se sont finalement rabattus sur les résistances électriques, considérées comme des appareils hautement énergivores. Concernant les branchements illicites, les pertes générées par ce phénomène à travers le territoire de la wilaya avoisinent désormais les 60 milliards de centimes. Le taux de perte de l’énergie à cause des branchements illicites est de 25%, selon des sources bien informées à la SDO-Sonelgaz.
Il existe plus de 7.200 branchements illicites à travers le territoire de la wilaya. Ces derniers sont en hausse, surtout dans les localités périphériques où des pirates sans scrupules se sont spécialisés dans le raccordement des bidonvilles contre une rémunération financière.
Les raccordements illicites sont souvent découverts suite aux réclamations des abonnés, victimes des coupures intempestives et des chutes de tension en deçà d’un niveau tel qu’aucun appareil électroménager, le téléviseur compris, ne marche. Les habitants des bidonvilles recourent généralement aux services de bricoleurs pour se brancher clandestinement au réseau d’électricité, causant ainsi de graves désagréments aux abonnés.
Les pirates n’hésitent pas à manipuler les câbles des poteaux pour détourner l’énergie électrique. Dans certaines localités périphériques, des pseudos électriciens tissent une vraie toile d’araignée qui donne le tournis aux équipes d’intervention de la SDO-Sonelgaz pour rétablir la situation.
Le phénomène des branchements illicites constitue, aujourd’hui, une sérieuse préoccupation pour les responsables de la Société, contraints à trouver des solutions immédiates pour y faire face. Plusieurs agglomérations d’Oran comme Nedjma (ex-Chteibo), Sidi Chahmi, Gdyel ou encore Es Sénia, sont considérées comme des points noirs par les responsables aussi bien locaux que ceux de la SDO.
Le raccordement illicite des bidonvilles et la fraude représentent 10% du chiffre d’affaires annuel de cette société. Outre le préjudice financier, les branchements illicites provoquent de graves dommages au réseau électrique. En 2009, pas moins de 35 transformateurs ont été détériorés par cette pratique frauduleuse, faisant plonger des quartiers entiers dans le noir.
A. Saïd
