Comme un malheur ne vient jamais seul, les coupures d’électricité sont accompagnées de coupures d’eau en ce début de Ramadhan.
«C’est mal tombé», la phrase est trop faible pour exprimer le courroux des habitants de certains quartiers de la capitale. En ce début du mois de Ramadhan, des citoyens sont ballottés entre l’obscurité due aux coupures d’électricité et au manque d’eau causé par les coupures conséquentes du manque d’énergie.
Ainsi, des quartiers à très forte démographie comme Dar El Beïda, El Hamiz, Bab Ezzouar, Baraki, Bab El Oued, El Harrach et les Eucalyptus ont été privés d’énergie électrique pendant toute la nuit du lundi au mardi. Il n y a pas que ces mêmes quartiers, ceux habituellement non concernés par ces délestages comme Alger-Centre, Hydra, Kouba, Tixeraïne se sont retrouvés dans le noir. Auprès de qui se plaindre? Personne n’endosse cette responsabilité.
La Société de distribution d’électricité et du gaz d’Alger (SDA) indique dans un communiqué que l’alimentation en électricité a été interrompue dans certains quartiers d’Alger suite à un «incident important» dans un poste de transformation de très haute tension.
Cet incident «a entraîné un manque de tension dans 10 autres postes électriques de répartition haute tension/moyenne, tension occasionnant l’interruption de l’alimentation en électricité dans les quartiers cités», a précisé la SDA, filiale du groupe Sonelgaz) assurant que tous les quartiers affectés par cet incident ont été totalement rétablis mardi matin.
Cependant, l’incident semble se répéter et ne date pas de quelques jours. Bien plus, il remonte à au moins quatre jours, notamment dans certains quartiers de la daïra de Dar El Beïda. Et dans la foulée, ce sont les familles algériennes qui trinquent.
«La coupure d’électricité d’hier m’a obligé à veiller jusqu’à à deux heures du matin», a regretté un citoyen, courroucé par ces coupures intempestives. Car les désagréments de ces interruptions d’énergie sont innombrables.
A commencer par les pannes au niveau des appareils électroménagers jusqu’à la nourriture congelée dans les réfrigérateurs et congélateurs. Une situation intenable qui intervient aux premiers jours du Ramadhan. A l’instar des autres mois, le besoin en énergie électrique est important mais indispensable durant le mois de Ramadhan.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, ces coupures d’électricité ont comme conséquence directe les coupures d’eau puisque les stations de pompage fonctionnement avec de l’énergie électrique.
Du coup, ce sont des milliers de citoyens qui sont privés d’eau. S’exprimant devant les députés à l’APN, en juin dernier, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a assuré qu’il n’y aura pas de problème d’eau en Algérie, précisant que la période estivale ne connaîtra pas de «pénuries d’eau».
«Aucun problème d’alimentation ne sera enregistré durant cet été», a déclaré M.Sellal apportant toutefois cette précision avec une incroyable lucidité: «A l’exception de certaines perturbations qui pourraient survenir en raison d’éventuelles coupures d’électricité».
Cependant, certains quartiers sont privés d’eau depuis déjà plus de 20 jours à l’exemple de Sidi Slimane II, dans la commune de Kheraïssia. La Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) a totalement dégagé sa responsabilité de ces coupures.
La société indique que la forte perturbation de l’alimentation en eau potable enregistrée dans des communes d’Alger ces derniers jours, résulte de «difficultés rencontrées pour transporter durablement, l’énergie électrique jusqu’aux ouvrages (le pompage,…».
Elle souligne que «les arrêts partiel ou total du fonctionnement de ces stations ne sont pas sans poser des difficultés d’exploitation supplémentaires en termes de maintenance et de réparation des équipements lors des remises en service des installations», relève l’entreprise.
Et ce n’est pas seulement ces familles qui sont concernées par ces coupures d’électricité dans la capitale. Des centaines d’entreprises se sont retrouvées, en effet, sans électricité. Les boulangers perdent, en moyenne, entre 7500 et 20.000 DA par jour en raison des coupures d’électricité qui durent plus d’une heure.
Smail DADI