« Les coupures d’eau ne sont pas dues à la défaillance du système de raccordement en eau, mais aux délestages électriques qui perturbent l’opération de pompage », a déclaré hier le ministre des Ressources en Eau, Hocine Necib, au Forum de Liberté.
En effet, les délestages électriques pénalisent les stations de pompage. « Pour refouler l’eau, ça nécessite 8 à 10 heures, ce qui explique les coupures d’eau qui perdurent des heures durant », a ajouté le ministre. Par ailleurs, il assure que « cette année ne sera pas comme les précédentes, en ce qui concerne des problèmes de distribution d’eau ». A noter que la même promesse a été émise les années écoulées, sans que les résultats soient efficients sur le terrain.
Cette année dérogera-t-elle à la règle ? Selon le ministre, certains paramètres feront que cette saison estivale sera différente de celles ultérieures. A l’orée, le taux de remplissage des barrages a « atteint un taux historique », d’après le ministre, avec un taux de remplissage excédant les 84 %. Puis, à la lumière d’une convention signée avec le ministère de l’Energie et des mines, le souci du délestage sera résolu, et par le même biais celui de l’eau. En outre, le ministre à la tête du département des ressources en eau, porte l’accent sur la contribution que pourraient apporter les 42 directeurs des unités de l’ADE, dont le rôle est d’augmenter le rendement technique au niveau des réseaux de distribution.
Tout en précisant que cette été, deux tiers du personnel sera mobilisé afin d’éviter le scénario des années antérieures. « Les permanences seront assurées et des centres d’appel seront mis à la disposition du citoyen », a-t-il énoncé. « Tant que je serai à la tête de ce département, je pèserai lourdement sur le service public », a-t-il argué.
Pour ce qui est des hameaux isolés, le ministre indique pouvoir apaiser les tourments des villageois. « Les zones à tension, communément nommées les points noirs, bénéficieront d’un système de distribution spécial dit de citernage », a déclaré Hocine Necib. Pour les grandes villes, à l’instar d’Alger et Oran, le problème ne se pose pas puisque ces dernières jouissent d’une alimentation 24/24, a-t-il ajouté.
Quant aux réseaux défectueux, le ministre des ressources en eau promet d’y remédier en réhabilitant les systèmes de distribution affectés. A cet égard, il n’omet pas d’aborder le problème de déperdition qui coûte gros à l’Etat. En précisant que l’indice linéaire de perte (ILP) en eau en Algérie, est de l’ordre de 45 m3/jour/kilomètre, alors que la norme internationale admise oscille entre 10 et 30 m3/jour. D’où la mise en place d’équipes d’intervention rapide. « J’ai alloué des subventions conséquentes afin de réduire les pertes et réhabiliter le système de distribution », a-t-il souligné.Cependant, l’aspect semi-aride des terres du pays et la répartition inégale des ressources en eau complique la tâche à Hocine Necib.
Il se montre dubitatif quant au succès de ses projets stratégiques, notamment ceux à long terme, en l’occurrence pour le prochain quinquennat. En expliquant ses réticences par la prédisposition de l’Algérie à la sécheresse. « Le spectre de la sécheresse, selon la Banque Mondiale, est de 1000 m3/habitant, alors que l’Algérie est à peine à 600 m3/habitant », a-t-il affirmé.
Par Kahina Sameur