La Banque d’Algérie émettra davantage de billets de 2 000 dinars, dans le cadre des efforts consentis par cette instance financière, pour le renouvellement de la masse monétaire en circulation, a indiqué, hier, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci.
Plus de six mois après sa mise en circulation, le billet de 2 000 dinars demeure introuvable à tel point d’être qualifié de billet fantôme; une rumeur a même circulé faisant état de son aspiration par le circuit informel ou encore de son imminent retrait du marché.
Voilà que le gouverneur de la Banque d’Algérie vient à porter des éléments de réponses sur les multiples interrogations entourant ce billet en affirmant que la Banque d’Algérie fera recours à la planche à billets afin de renflouer davantage le marché avec cette nouvelle coupure.
Mohamed Laksaci qui répondait aux questions des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), concernant le rapport de la Banque sur le bilan de la conjoncture économique et financière de 2010 et du premier semestre 2011, a souligné dans ce sens que «le quota des billets de 2 000 dinars a connu une forte augmentation depuis son émission en avril dernier. 63 millions de billets ont été émis pour une valeur de 126 milliards de dinars», a-t-il rappelé, ajoutant que ce billet «sera encore émis davantage».

Selon Mohamed Laksaci les billets de 2 000 dinars constituaient 5% des émissions globales de la Banque d’Algérie, entre avril et octobre, et que la valeur des billets en circulation est passée de 2 117 milliards de dinars en fin d’année 2010 à 2 439 milliards de dinars, soit une augmentation de 15%.
Aux dires du même responsable, «le flux net annuel des billets de banque en circulation s’est considérablement élargi depuis 2006» avec 358 milliards de dinars, durant les 9 premiers mois de l’année en cours, alors qu’il se stabilisait autour de 282 milliards de dinars en 2010.
Il a ajouté dans le même contexte que le billet de 2 000 dinars représentait 2,4% des émissions de la Banque, en août dernier, alors que le billet de 1 000 dinars représentait 78,4%, le billets de 500 dinar 3,7% et le billets de 200 dinar (anciens et nouveaux) 17,9%. Mohamed Laksaci a encore rappelé que la circulation du billet de 200 DA était en nette baisse, 5% en octobre, ajoutant que la Banque d’Algérie accélérera le processus dans les prochains mois.
LES PAIEMENTS ÉLECTRONIQUES NE DÉPASSENT PAS 10%
Évoquant le paiement électronique, le gouverneur de la Banque d’Algérie fera savoir que le taux d’utilisation de ce mode de paiement en Algérie ne dépasse pas les 10%, en dépit de sa modernisation et de tous les efforts déployés dans le cadre de sa généralisation. «C’est ainsi, a-t-il dit, que les infrastructures, composées notamment des distributeurs automatiques de billets (DAB) et des guichets automatiques de billets (GAB), installées au niveau du réseau bancaire national, ont été mises en place depuis 2006».
«Nous avons un système de paiement moderne, sécurisé et important», a-t-il fait valoir, relevant la confiance croissante des opérateurs économiques et des ménages dans le système bancaire algérien. Pour ce qui est du marché parallèle des devises, Mohamed Laksaci s’est contenté de rappeler que la législation permet depuis 1996 l’ouverture de bureaux de changes par des opérateurs privés.
Hamid Mohandi