Coups d’état, insécurité et risques de scission,L’Afrique face à ses démons

Coups d’état, insécurité et risques de scission,L’Afrique face à ses démons

L’Afrique reste le continent le plus instable sur terre. Guerres et conflits armés y font rage et n’épargnent ni femmes ni enfants. Politiquement, la démocratie y régresse à grands pas et économiquement il est pillé par une poignée d’hommes corrompus avec la complicité de l’Occident.

Pour toutes ces raisons, c’est le continent qui abrite les populations les plus pauvres alors qu’il est immensément riche de par ses ressources naturelles.



Depuis l’indépendance de la plupart des pays de ce continent pauvre, des dizaines de tentatives de confiscation de pouvoir y ont été enregistrées. Dans la plupart des cas, les putschistes parviennent à imposer leur règne, avant d’être, eux-mêmes, renversés par d’autres clans avides de pouvoir.

Il faut dire que les coups d’Etat ne sont pas uniquement la conséquence de conflits internes, mais des soubassements exogènes concourent, selon les analystes, à «noyer» le continent dans une instabilité chronique.

Si la plupart des pays dénoncent l’utilisation de la force pour la prise du pouvoir politique, ils reviennent sur leurs positions en coopérant, de manière normale, avec les gouvernements de putschistes.

Les anciennes puissances coloniales ont, selon les analystes, toujours continué à influencer la vie politique et à orienter le choix économique de ces nouveaux États. Avec la complicité des nouvelles élites, les Occidentaux agissent selon leurs convenances et leurs intérêts exclusifs. Cette situation d’ingérence dans les affaires internes des Etats africains suscite remous et ressentiments chez les peuples africains qui plaçaient, pourtant, de grands espoirs en l’indépendance de leurs pays. Les élites locales, généralement placées au pouvoir avec la bénédiction des anciennes puissances coloniales, n’ont pas pu répondre aux aspirations des populations, notamment en termes de développement économique et la mise en place d’institutions démocratiques pour la gestion des affaires publiques.

Les citoyens ont toujours été écartés de toute participation dans la vie politique par des régimes autoritaires et des clans au sein de l’armée qui s’affrontent pour la prise du pouvoir.

Des dictatures et régimes autoritaires ont mené ces pays à des situations conflictuelles permanentes. La situation n’a guère changé avec l’arrivée du multipartisme dans la plupart de ces pays à partir des années 1990.

Des militaires ou personnalités civiles ont, en effet, réussi à renforcer leur légitimité par le truquage des élections, avec bien évidemment la bénédiction des pays africains et occidentaux. Même l’Union africaine ( UA) n’a pas pu imposer à ses pays-membres de se conformer à la légitimité populaire.

Cette organisation panafricaine s’avère impuissante à imposer des sanctions contre les régimes autoritaires et illégitimes, se contente de dénoncer «formellement» les putschs, mais finit toujours par plier en coopérant avec les nouveaux gouvernements. L’inexistence d’institutions étatiques stables et souveraines favorise également les rebellions ethniques et tribales qui aspirent aussi à prendre le pouvoir. L’insécurité vient alors s’ajouter à une instabilité politique chronique menaçant l’unité territoriale des pays en proie à des émeutes, des attentats et des actes de vandalisme.

A. H.