Après 34 ans de disette, le Mouloudia jouera enfin une finale d’une compétition internationale. Hier soir, les camarades de Babouche ont arraché le billet qualificatif pour la finale de la coupe de l’UNAF face au Club Africain.
Le match aller se jouera à Tunis, le retour, par contre, se déroulera au stade du 5-Juillet.
Les hommes du sélectionneur national de la Libye et entraîneur provisoire de l’Ittihad, le Brésilien Paketa, avaient bien entamé la rencontre. Zaâbia et ses camarades ont vite montré leurs intentions. En quadrillant le terrain et en gagnant la bataille du milieu, les Tripolitains ont imposé leur rythme de jeu durant la première demi-heure.
Mais ce fut une domination stérile. Bien en place, la défense du Mouloudia dirigée par un Zeddam impérial, a bien résisté en repoussant tous les assauts de l’adversaire. Aucune action dangereuse n’a été enregistrée pour le compte des visiteurs, si ce n’est cette tête de Zouaï à la 42e minute de jeu repoussée par Zemmamouche.
Le MCA, qui donnait l’air d’une équipe qui voulait préserver le résultat du match aller, opérait par des contres rapides et dangereux. Youssef Sofiane, la flèche mouloudéenne, a failli refaire le coup de Tripoli. On jouait la 16e minute quand Sofiane s’est présenté seul face aux buts. Un peu excentré sur le côté, il tenta un tir croisé dans le petit filet.
Les Chnaoua promettent d’envahir Tunis
La deuxième mi-temps était différente de la première, puisque les Libyens se sont tous jetés en avant pour marquer ce petit but qui leur permettrait de tenter leurs chances dans la série de tirs au but. Paketta, l’entraîneur brésilien de l’Ittihad, a tenté le tout pour le tout en faisant entrer Abidi, Nedjouma et Abdelaziz. Alain Michel, de son côté, a ordonné à ses joueurs de ne plus reculer et de faire le jeu.
Dès les premières minutes de la seconde période, Amroun, qui reçût un caviar de la part du meilleur joueur sur le terrain, Youssef Sofiane en l’occurrence, rata un but tout fait. Après cette action, le jeu s’est encore une fois concentré en milieu du terrain. Bouchama, Douadi et Mokdad, rentrés en seconde période, ont fait un grand travail au milieu, empêchant Katongo et Zaäbia de développer le jeu et de servir l’inévitable Ahmed Zouaï.
Pour les Libyens, les 45 minutes de la 2e période sont passées très vite, mais pour le Mouloudia et ses milliers de supporters, c’était une éternité. En fin de partie, l’Ittihad Libye a failli ouvrir le score et relancer la partie, si ce n’était la vigilance de Zemmamouche qui a tout repoussé hier soir. Au sifflet final, les supporters du MCA ont chanté tous ensemble : «Ya Zine Al Abidine Chnaoua Rahom jayin»
Traduit, cela veut dire que les supporters du Mouloudia promettent et avertissent les Tunisiens d’envahir la capitale de la Tunisie lors de la finale. Ils vont certainement la tenir.
MCA-Club Africain, la revanche de 35 ans
Le MCA a réussi l’essentiel hier. Il a obtenu le résultat qui lui permet d’accéder en finale de la Coupe de l’UNAF, la nouvelle version de l’ancienne Coupe maghrébine.
Le Mouloudia va rejouer une finale sur la scène internationale après 35 ans d’absence. Curieusement, la dernière fois que c’est arrivé, l’adversaire avait pour nom le Club Africain et c’est ce même vis-à-vis tunisien que le Doyen va retrouver sur son chemin le mois prochain pour une belle revanche à prendre sur les descendants de l’illustre Attouga, le célèbre gardien de but international tunisien du Club Africain. Les anciens mouloudéens doivent encore s’en souvenir.
Il s’agissait d’une des deux seules finales (après celle contre l’USMA lors du Critérium après l’Indépendance) que le MCA a perdue. On était le dimanche 18 octobre 1975 lors d’un match haché par les coups bas, le temps réglementaire s’est achevé sur le résultat de 0 à 0.
La série fatidique des tirs au but a ensuite permis à l’expérimenté Saci Attouga de tirer son épingle du jeu en arrêtant plusieurs essais du Doyen. L’heure de la revanche a donc sonné, le Mouloudia tient maintenant une chance d’écrire l’histoire en sa faveur. Rien que le fait d’y penser, les nostalgiques des Vert et Rouge doivent en avoir la chair de poule.
Nul doute que le jour J, le stade du 5-Juillet, qui sera peut-être appelé à accueillir le grand événement, fera recette, d’autant plus que la manche retour se jouerait dans cette enceinte mythique où le grand Attouga est tombé un jour sous les coups de boutoir d’un certain Aïssa Draoui…