L’équipe de Hérémakono, dont on a fait une montagne, n’est en fin de compte qu’une équipe moyenne, même si elle a montré de belles dispositions à la fois physiques, tactiques et collectives. Un échec cuisant des Maliens et un succès tant attendu par les supporters des Noir et Blanc, pas très nombreux cette fois-ci. Les protégés d’Ali Mechiche prennent option pour la qualification pour la phase de poules de la Coupe de la CAF.
Tout a commencé très tôt dans la rencontre. Dès l’entame du match, le club visiteur a mis une énorme pression sur son adversaire et a déstabilisé les lignes défensives des Sétifiens qui cédèrent à la panique. Une pression qui portera ses fruits puisque à la 20e, le virevoltant Cissé surgit de nulle part, entre cinq défenseurs sétifiens et reprend à bout portant un ballon repoussé par la défense algérienne pour donner l’avantage et l’espoir à son équipe (1-0). Les choses ne vont pas s’arrêter là.
Le Djoliba presse encore son hôte, les ballons fusent de partout mais surtout du côté droit occupé par le Béninois Koubina dans ses meilleurs jours. L’ailier droit s’est montré décisif et mérite amplement le titre de l’un des meilleurs joueurs du match. D’ailleurs, c’est lui, une seconde fois, qui aurait pu être à l’origine du deuxième but raté par Coulibaly. Le stade entre en transe. Le staff sétifien aussi. Mais, tout le public croit désormais à cette victoire des Sétifiens qui passèrent à la vitesse supérieure, puisque, dans la minute suivante, Delhoum, lancé par le virevoltant Ambane, remet les pendules à l’heure (29e) et permet à son équipe de se remettre rapidement dans le match.
Tant et si bien, d’ailleurs, que moins de deux minutes plus tard, Ziaya se trouvera à point nommé pour reprendre victorieusement un service de la droite de Delhoum (31e). Les Maliens n’y croient plus et peu à peu commencent à baisser les bras. Leur tactique de jeu s’embrouille, leur moral et leur combativité diminuent et un nuage gris apparaît au-dessus de leurs têtes, au point que leur gardien de but Cheikh Batouli a failli encaisser deux autres buts, n’était la maladresse de Ziaya et d’Ambané.
Un désarroi effroyable s’empare de toutes les composantes de l’équipe malienne qui encaissa un troisième but, un véritable boulet de canon du Camerounais Ambané qui vient se loger en pleine lucarne de Batouli à la 59e. Les Algériens sentaient que le match bascule de leur côté, et pressent davantage. Ambané et Metref, toujours eux, par des chevauchées impériales, ont maintes fois effacé les Rouges, sans pour autant profiter de ce vide, pour corser la note. Le public exulte encore une fois et ne croyait pas ce qui était en train de se passer. Même le staff technique algérien n’en revenait pas. L’équipe vient de retrouver sa verve après une double élimination en Coupes arabe et d’Algérie.
L’entraîneur malien ne trouvait plus les solutions. Il a tenté, toutefois, de redresser la barre mais sans succès. Ses attaquants ont buté sur une défense algérienne infranchissable, menée d’une main de fer par un Diss inébranlable et qui montait pour apporter plus de renfort à sa ligne d’attaque. Les Aigles noirs vont continuer ainsi, à presser, à manipuler leur adversaire, et à chercher plus de failles dans la zone interdite des Maliens, ce qui, pourtant n’apportera rien malgré une multitude d’occasions en or, toutes ratées par excès de précipitation.
Les Aigles des Hauts Plateaux ont franchi, certes, un grand pas vers la qualification mais le plus dur reste encore à faire, surtout contre les équipes africaines qui réserveront beaucoup de surprises chez elles, avec un arbitrage folklorique comme lors du match face au Recréativo d’Angola. Le grand pas de l’ESS est à saluer vivement en espérant qu’elle réitère l’exploit au match retour à Bamako.