L’histoire d’amour entre l’Entente de Sétif et la coupe d’Algérie, « enflammée » entre 1963 et 1968 (4 trophées remportés), un peu plus tiède ensuite (2 coupes en 1980 et 1990), enfièvre à nouveau la ville de Sid El-Khier, à quelques jours d’une 7e finale face au Chabab de Batna.
La ferveur que charrie traditionnellement l’épreuve reine du côté des Hauts plateaux est en effet restée intacte, comme au lendemain de la toute première coupe de l’Algérie indépendante, remportée par Koussim et ses co-équipiers face à l’Espérance de Mostaganem à l’issue de deux rencontres épiques disputées sur le tuf du stade d’El Anasser, devenu 20-août 1955 (1-1 puis 2-0).
Depuis cette victoire en deux rencontres (deux finales ont dû être rejouées par la suite, entre le CR Belcourt et l’USM Alger, en 1969 et 1970, avant l’apparition de la « loterie » des tirs au but), l’Entente a signé un bail avec Dame Coupe qui reviendra s’abreuver de l’eau de Aïn Fouara à 5 autres reprises.
Cette 7e finale, qui a fait oublier – c’est dire – le derby de mardi soir entre l’ESS et son « frère ennemi » le CA Bordj Bou Arreridj, Noureddine Zekri, qui s’apprête à vivre une ambiance qu’il n’a sans doute pas imaginée, la perçoit comme un match-événement mais « qui ne reste finalement qu’une rencontre de football de 90 ou de 120 minutes, dont le plus méritant et le mieux préparé sortira vainqueur ».

Sur le chapitre de la préparation, précisément, l’équipe sétifienne, soumise à un calendrier « complètement fou » (Sétif aura disputé, à l’issue de la finale de samedi prochain, sa 5e rencontre en moins de 14 jours), n’aura pas le temps de trop « gamberger » et encore moins de penser à une préparation spécifique à cet événement.
« La succession de matches est, en soi, une forme de préparation dès lors que notre principal souci, aujourd’hui, a trait à la récupération », note l’entraîneur sétifien.
L’accumulation des rencontres et la fatigue ne sont pas, malgré tout, des excuses pour Zekri qui sait très bien, et l’avoue volontiers, que les supporters, mis en appétit, « veulent que nous remportions tous les titres, la coupe d’Algérie, évidemment, mais aussi le championnat et ligue des champions africains, excusez du peu ».
Le coach assume la pression et ne s’en formalise pas pour autant: « nous respectons notre adversaire, qu’il ne faut surtout pas que nous mésestimions car le football n’a jamais été une science exacte, mais sachez que nous nous présenterons sur le terrain du 5-Juillet pour remporter la coupe ».
Les joueurs « se donneront à fond, comme d’habitude, et que le meilleur gagne », conclut Noureddine Zekri qui tient, même s’il a du mal à l’avouer, à vivre cette ferveur exceptionnelle qui s’empare de Sétif à chaque fois que la coupe d’Algérie est promenée, emplie de l’eau de Aïn Fouara, à travers les artères de la ville : »oui, ça doit être spécial, à ce qu’on m’a dit », concède pour finir l’entraîneur de l’Entente.