Parti pour assurer l’intérim, l’espace d’un match de championnat, Lotfi Amrouche ne savait pas qu’il allait vivre une aventure inédite aux commandes techniques du MC Alger, le club de ses premiers amours pour lequel il a joué depuis les jeunes catégories jusqu’aux seniors, et à qui il rêve d’offrir un huitième trophée de coupe d’Algérie à l’occasion de la finale face au NA Hussein Dey, dimanche au stade 5-juillet (16h30).
Entraîneur des moins de 18 ans au cours de l’exercice passé, Amrouche, l’ancien défenseur du MCA (2000-2004), est promu directeur technique des catégories jeunes en début de saison actuelle en remplacement de Boualem Laroum. Ce diplômé de l’Institut supérieur des sciences et technologie du sport d’Alger, ne souhaitait pas un meilleur scénario que celui qu’il vit actuellement pour débuter sa jeune carrière d’entraîneur dans le haut niveau.
« Dans ma tête, j’allais diriger le MCA lors du match en déplacement face à l’ASM Oran après le départ de Meziane Ighil, mais la confiance que m’avait accordée l’ex-président du club, Achour Betrouni, m’a conforté. En tant qu’enfant du Mouloudia, je ne pouvais pas tourner le dos à mon club de toujours, même si je savais d’avance que j’allais prendre un risque en dirigeant une équipe de l’envergure du « Doyen » où la pression est quotidienne », reconnaît Amrouche.
Le jeune technicien de 38 ans va vérifier la difficulté de la mission dès ses premiers matchs en championnat. Son manque d’expérience lui a peut-être joué un mauvais tour, puisqu’il court toujours derrière sa première victoire en Ligue 1.
Cela a coûté aux Vert et Rouge de se retrouver dans le ventre mou du classement. Pis, avec un match en plus, les gars de « Bab El-Oued » ne sont pas à l’abri d’une mauvaise surprise à la fin de saison, eux qui comptent seulement cinq points d’avance sur le premier relégable, le RC Relizane.
Par contre, le parcours d’Amrouche avec ses protégés en coupe d’Algérie contraste complètement avec celui du championnat. La preuve : le vieux club de la capitale est à 90 minutes (voire un peu plus) d’un huitième sacre par lequel il égalera l’ES Sétif et l’USM Alger, les formations les plus titrées dans cette épreuve populaire.
Bonne étoile
Il est vrai, estiment les observateurs, le parcours des Mouloudéens en coupe n’a pas été semé d’embûches. Avant l’arrivée d’Amrouche, ils ont hérité de deux formations de divisions inférieures (inter-régions pour l’USM Oran et amateur pour l’US Biskra), alors que sous la coupe du successeur d’Ighil, ils se sont mesurés une seule fois à une formation de l’élite (RC Relizane), alors qu’en quarts et demi-finales, ils n’avaient pas eu de peine pour passer l’écueil de deux autres équipes du quatrième et troisième paliers (respectivement ARB Ghriss et US Tébessa).
Mais Amrouche estime que cela n’enlève rien au mérite des siens, « d’autant plus que la logique n’a souvent pas été respectée en coupe », se défend-il. Pour autant dire, le jeune patron technique du « Doyen » croit dur comme fer en sa bonne étoile. Son manque d’expérience dans ce genre de rendez-vous n’est pas fait pour le démotiver.
« Ca va se jouer sur de petits détails. L’aspect psychologique sera déterminant. Le fait d’avoir réussi récemment une très bonne prestation dans le derby algérois contre l’USM Alger, en parvenant notamment à revenir au score après avoir été menés par deux buts à zéro, devrait constituer le déclic qu’on recherchait depuis un bon bout de temps », rassure encore le natif de Bab El-Oued.
N’ayant pas réussi à s’imposer dans l’effectif du MCA en tant que joueur, puisqu’il avait été souvent remplaçant, Amrouche veut prendre sa revanche sur le sort à sa manière.
« C’est surtout pour nos supporters que je veux gagner ce trophée. En tant qu’enfant d’un fief du Mouloudia, je connais bien la valeur de cette coupe pour nos fans, surtout que l’équipe les a déçus en championnat », conclut le jeune technicien sur qui la pression monte crescendo à l’approche du jour « J ».