Coup dur pour le pouvoir d’achat des algériens La valeur du dinar de nouveau dépréciée de 9%

Coup dur pour le pouvoir d’achat des algériens La valeur du dinar de nouveau dépréciée de 9%

Déjà malmené par la hausse des prix ces derniers mois, pour le pouvoir d’achat des Algériens subit un nouveau coup dur. Le dinar algérien vient d’être déprécié de plus de 9% sur les trois derniers mois face à la monnaie européenne.

Hier, un euro valait officiellement 111,25 dinars. Un niveau record jamais atteint par le dinar face à la monnaie unique européenne. La monnaie nationale perd de sa valeur.



Le processus de baisse du dinar a débuté à la mi-juillet. A cette période un euro cotait officiellement 102,06 dinars avant de glisser régulièrement jusqu’à atteindre son niveau actuelle, soit une baisse de plus de 9%. Selon une source proche de la Banque d’Algérie, citée pat Tsa, cette baisse est liée à des considérations purement techniques, loin de la volonté affichée du gouvernement de freiner le rythme des importations.

Elle est le résultat direct de l’inflation qui a atteint des niveaux record en 2012 et continue de se maintenir à un niveau élevé en 2013, selon la même source.

La Banque d’Algérie qui utilise un système de « flottement dirigé » a été contrainte d’ajuster la valeur du dinar par rapport aux principales monnaies, pour tenir compte du niveau d’inflation important atteint et sauvegarder ainsi le niveau de compétitivité des produits locaux face à ceux importés, notamment de la zone euro.

Du coup, il est très difficile de ne pas voir un lien entre cette décision et la volonté clairement affichée par les autorités politiques de réduire les importations, qui devraient atteindre cette année le montant record de 60 milliards.

Même si la Banque d’Algérie n’a pas été formellement instruite pour déprécier fortement le dinar, le discours du gouvernement sur les importations l’a sans doute encouragée à « ajuster » la valeur du dinar. En effet, cette dépréciation aura pour effet, dans quelques semaines, de provoquer une forte hausse des produits importés.

Les produits destinés à la revente en l’état (voitures, électroménager, alimentation, etc.) devraient voir leur prix grimper sur le marché. L’impact sur les principaux produits de consommation (semoule, lait, sucre, huiles…) restera toutefois limité pour le consommateur du fait des subventions de l’État.

Mais le Trésor devra dépenser davantage pour maintenir les prix de ces produits à un niveau acceptable dans un contexte social compliqué pour les autorités. Inversement, cette dépréciation du dinar n’aura qu’un impact très limité sur la compétitivité des produits locaux.

Ali Karimou