Coup dur aux prévisions de Sellal

Coup dur aux prévisions de Sellal

C’est encore la dégringolade. Les marchés du brut ne s’enflamment plus, les cours subissent depuis quelques jours de nouvelles baisses inquiétantes. Rien n’indique pour le moment qu’une remontée soit en vue, laissant pantois les experts et autres analystes boursiers. Le baril s’échange à moins de 50 dollars, perdant de plus en plus sa valeur d’il y a quelques semaines.

C’est ainsi que les cours affichent à Londres, référence pour le pétrole algérien, la barre symbolique des 47 dollars, une première depuis huit mois. En cinq jours de cotation, le baril a perdu plus de 7 %, alors que le glissement des cours est plus spectaculaire sur une année : moins de 54 %.

Plus inquiétant encore, c’est la cotation à New York du baril de light sweet crude (WTI) qui affiche 43 dollars. Les pertes sont énormes pour les pays producteurs qui n’arrivent plus à trouver la parade. Aucun signe de reprise des cours n’est annoncé.

Les cabinets d’affaires et d’expertises boursières avancent un tableau sombre et tout semble indiquer que le marché du pétrole va encore sombrer. Pour beaucoup, les raisons de cette chute des cours étaient prévisibles, puisque l’abondance de l’offre continue de « plomber » le marché, alors que la reprise économique dans les pays occidentaux est encore timide, voire nulle, selon des indications de l’OCDE.

D’un autre côté, trois faits majeurs ont contribué à cette chute des cours : la remontée spectaculaire du dollar face à l’euro et autres devises, la crise qui perdure en Grèce et le sombre tableau de son programme de redressement économique et sa politique de l’autarcie, et enfin les surprenantes perturbations qui ont affecté les bourses et les places financières en Chine, créant un malaise incroyable et de nouvelles peurs sur l’économie de la deuxième puissance mondiale.

Il est évident que cette situation a été favorisée par le récent accord sur le nucléaire iranien et les éventuelles levées des sanctions économiques occidentales sur Téhéran, et les prochaines reprises de son quota de production.

Pour de nombreux analystes, cette chute annonce une crise encore plus grave et toucherait de plein fouet les économies de dizaines de pays, dont les recettes principales proviennent uniquement de la production des hydrocarbures.

C’est le cas de l’Algérie. Le gouvernement Sellal avait élaboré un budget sur la base d’un prix du brut autour des soixante dollars. Or, il semble bien que cette fourchette risque de voler en éclats en peu de temps. Si les cours du brut se maintiennent entre 40 et 45 dollars sur plusieurs mois (jusqu’à la fin de l’hiver), le cabinet Sellal devra sans doute élaborer une loi de finances pour2016 plus rigoureuse que jamais.

Un plan de rechange est également à l’étude, selon des affirmations officieuses, mais il est sûr que le gouvernement devrait bien revoir sa copie et son programme d’urgence dès la rentrée sociale et politique prochaine.