Coup d’envoi hier de la campagne électorale pour les locales Dans la timidité et l’indifférence

Coup d’envoi hier de la campagne électorale pour les locales Dans la timidité et l’indifférence
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Il est loin le temps où les leaders politiques et chefs de partis haranguaient les foules et emplissaient les salles. En Algérie de 2012, il est difficile pour un quelconque leader politique, aussi charismatique qu’il soit, de mobiliser les foules.

Hier, c’est dans une ambiance timide et morose, favorisée par l’indifférence totale des citoyens, qu’a été donné le coup d’envoi de la campagne électorale pour le double scrutin local du 29 novembre prochain portant sur le renouvellement des Assemblées communales et de wilaya.

Au premier jour de cette campagne on ne peut mieux timide, on a constaté, outre le manque d’engouement des citoyens aux élections de manière générale, leur indifférence totale puisqu’ils manifestent une certaine «méfiance», pour ne pas dire un divorce, avec les rresponsables hiérarchiques. À Alger, force est de constater que les panneaux d’affichage réservés à cet effet étaient, hier, presque «vides».

Et pour cause, l’installation tardive des commissions de wilaya de surveillance des élections et le retard accusé dans l’attribution des numéros d’identification des listes électorales aux partis politiques et indépendants, ont contribué à freiner le bon démarrage de la campagne électorale pour les locales du 29 novembre.

Aussi, faut-il le souligner, l’indifférence et la démobilisation des citoyens ont marqué de leur empreinte cette échéance électorale, comme ce fut d’ailleurs le cas lors des législatives de mai dernier. Malgré tout, les partis politiques en lice pour cette élection étaient au rendez-vous. Au total, 52 partis politiques, outre les listes indépendantes, sillonneront les 48 wilayas du pays pour tenter de convaincre un électorat plutôt démotivé que réticent.

Parallèlement à ce «coup de froid» électoral, entraîné par une baisse de «température» chez les citoyens et le bras de fer qui oppose la Cnisel au ministère de l’Intérieur, les partis politiques, s’agitent malgré tout et tentent vainement de noyer le désintérêt des citoyens qui prélude une abstention irrémédiable.

S’agissant des préparatifs administratifs tardifs, le président de la Commission nationale de surveillance des élections locales (Cnisel) a estimé que le numéro d’identification unifié est la seule revendication obtenue par cette instance parmi d’autres relatives à l’organisation du processus électoral.

Le président de cette commission, Mohamed Seddiki, a estimé hier sur les ondes de la Radio nationale, que la CNISEL est déterminée à obtenir le reste des revendications, ce qui confèrera, a-t-il dit, davantage de crédibilité au processus électoral.

Le rétablissement de la crédibilité des élections pour le citoyen, dit-il, requiert la collaboration entre les partis politiques et les autorités. Pour rappel, les revendications de cette commission portent essentiellement sur l’encadrement du processus électoral par des enseignants au lieu d’agents d’administration et le vote par procuration des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) et des corps de sécurité communs dans leurs communes de résidence.

En outre, Seddiki a souligné que l’opération de répartition des membres de la Cnisel chargés de la supervision de l’installation des commissions locales à travers les 48 wilayas du pays est finalisée.

Il avait annoncé auparavant le gel de l’opération d’installation des commissions communales et de wilaya de surveillance pour protester contre le «mépris» du ministère de l’Intérieur envers les revendication soulevées par cette instance indépendante.

De son côté, le ministre de l’intérieur, Ould Kablia, a précisé dans une déclaration à la presse qu’une alliance de partis politiques est considérée comme une seule formation politique et, a-t-il ajouté, a droit à un seul numéro d’identification. Reste à savoir si les candidats en lice pour les locales parviendront à convaincre les vingt millions d’électeurs appelés aux urnes le 29 novembre … Les jours à venir apporteront une réponse claire.

Y. M.