Le Conseil des ministres a donné, jeudi, le coup d’envoi du programme national d’énergies nouvelles et renouvelables ainsi que la politique d’économie d’énergie.
Le dossier a été étudié au Conseil des ministres :
Le Conseil des ministres a donné, jeudi, le coup d’envoi du programme national d’énergies nouvelles et renouvelables ainsi que la politique d’économie d’énergie. «L’Algérie mettra en œuvre son programme national d’énergies nouvelles et renouvelables ainsi que la politique d’économie de l’énergie», a déclaré le chef de l’Etat, à l’issue du débat sur ce dossier présenté lors du Conseil par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi. Au regard du caractère nouveau des technologies à mettre en œuvre, le président de la République a insisté pour que la période 2011 à 2013 soit pleinement consacrée à la maîtrise des connaissances et des technologies liées à ce domaine encore nouveau, y compris au niveau mondial.
A ce titre, le président Bouteflika a instruit le gouvernement de veiller à promouvoir une coopération avec tous les partenaires étrangers, publics et privés, disposés à partager avec l’Algérie leurs connaissances et à œuvrer pour des associations fondées sur un partage équitable des bénéfices. Le gouvernement a été également chargé d’encourager des partenariats avec les groupes industriels internationaux spécialisés pour la production, en Algérie, des équipes et des technologies nécessaires aux énergies nouvelles et renouvelables.
Le président de la République a aussi ordonné au gouvernement de mobiliser, sur la période triennale, un montant de 2 milliards DA requis pour la réalisation des études ainsi qu’une enveloppe de 12 milliards DA nécessaire à la subvention de l’électricité qui sera produite par les réalisations expérimentales d’énergies nouvelles et renouvelables.
En outre, le gouvernement est chargé de faciliter la mobilisation de plus de 50 milliards DA de crédits bancaires à des conditions avantageuses, pour permettre la réalisation des unités expérimentales durant les trois années. Le chef de l’Etat a, par ailleurs, donné son accord pour la création d’un Commissariat des énergies nouvelles en ordonnant que des dispositions soient prises pour assurer la fédération des compétences et des connaissances nationales disponibles dans les centres de recherches scientifiques en rapport avec ce dossier. Le Conseil des ministres a également décidé d’introduire, dans le prochain projet de loi de Finances, l’allocation de 1% de la fiscalité tirée des hydrocarbures au développement de ces énergies et à la promotion d’une utilisation plus efficace des énergies d’origine conventionnelle. «Une telle allocation de ressources reflète notre volonté de faire en sorte que les hydrocarbures dont dispose le pays puissent d’ores et déjà accompagner les investissements nécessaires au développement des énergies nouvelles et renouvelables au bénéfice des générations futures», a souligné le président de la République.
Selon la présentation du ministre de l’Energie lors de ce Conseil, le développement de la production d’électricité par le biais des énergies renouvelables sera conduit en trois étapes successives. Ainsi, les années 2011 à 2013 seront consacrées à la consolidation des données, à travers des études et des projets pilotes destinés à tester les différentes technologies à mettre en œuvre.
Les années 2014 et 2015 connaîtront, quant à elles, le lancement substantiel des investissements requis qui seront accrus afin d’atteindre, à l’horizon 2030, la production de 22.000 MW d’électricité par la voie d’énergies nouvelles et renouvelables, soit plus du double des capacités actuelles par le recours au gaz naturel. ’’Le développement de l’efficacité énergétique nécessitant d’importants investissements, permettra d’économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur 25 années’’, souligne le Conseil.
’’La moitié de ce volume sera ainsi conservée pour les prochaines décennies’’, relève encore le Conseil des ministres dans son communiqué, précisant que ’’ l’autre moitié exportée générera pour le pays des recettes minimales supplémentaires estimées à 200 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années’’. En outre, la politique énergétique nouvelle sera accompagnée du développement d’une industrie de sous-traitance locale dans les énergies nouvelles, à même de générer durant la décennie un minimum de 100.000 emplois à haute valeur ajoutée.
Pour rappel, le ministre de l’Energie avait indiqué que le programme porte sur 65 projets qui permettront, dans un premier temps, de produire 2.600 MW d’électricité dont 2.000 MW destinés à l’exportation à l’horizon 2020. Il a précisé que la mise en place de ce projet permettra de produire 40 % des besoins en électricité du pays à partir des énergies solaire et éolienne en 2020.
Ce programme, qui nécessitera un soutien conséquent des pouvoirs publics et la mobilisation du secteur industriel public et privé, permettra également à l’Algérie d’exporter 2.000 à 3.000 mégawatts d’électricité solaire, en partenariat avec des Européens, d’ici à 2030.