Alger, le 3 octobre 2024 – Le marché algérien de l’automobile vient de connaître un coup de théâtre. Dans une décision surprise, le ministère de l’Intérieur a ordonné, hier, le gel immédiat des immatriculations de véhicules d’occasion de moins de 3 ans.
Une mesure qui tombe comme un couperet pour les nombreux Algériens qui avaient choisi cette option pour renouveler leur parc automobile.
Une note officielle en date du 1er octobre 2024, émanant du Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire, confirme cette décision.
Autorisée depuis février dernier par le décret exécutif n° 23-74, l’importation de voitures d’occasion avait rapidement séduit les particuliers, en quête de modèles plus récents et souvent mieux équipés que ceux proposés sur le marché local.
Les concessions automobiles avaient vu affluer une clientèle avide de nouveautés, entraînant une hausse significative des importations.
Il semblerait que certains réseaux aient saisi cette opportunité pour organiser des importations à grande échelle en toute illégalité, en ignorant les règles établies. Ces pratiques frauduleuses auraient ainsi exacerbé la pénurie de devises étrangères et poussé les cours de l’euro à la hausse sur le marché parallèle.
Les internautes, eux, avancent d’autres hypothèses. Certains estiment que cette décision n’est pas liée à la hausse du taux de change de l’euro, mais plutôt à un besoin de contrôle pour détecter d’éventuelles falsifications de documents, notamment en provenance de pays voisins.
🟢 À LIRE AUSSI : Pénurie de pneus en Algérie : une importation record pour réapprovisionner le marché
« J’ai compris qu’ils ont arrêté d’immatriculer les voitures, mais pas qu’ils ont interdit les voitures… Je ne pense pas que cela soit lié au taux de change, mais plutôt à une mesure de contrôle », commente un internaute.
Pour tenter de mettre de l’ordre dans ce secteur en pleine effervescence, les autorités ont donc décidé de geler les immatriculations. Les wilayas ont été chargées de recenser tous les véhicules importés et de transmettre les informations nécessaires au ministère de l’Intérieur.
Cette opération de recensement devrait permettre d’identifier les éventuels dépassements et de prendre les mesures adéquates.
Gel des immatriculations des véhicules de moins de 3 ans : Quelles conséquences pour les particuliers ?
Les particuliers qui ont déjà acquis un véhicule d’occasion et qui attendent de l’immatriculer se retrouvent désormais dans une situation d’incertitude. La durée de ce gel n’a pas été précisée et les modalités de reprise des immatriculations restent floues.
Il est probable que de nombreux automobilistes se tournent désormais vers les associations de consommateurs pour défendre leurs droits.
🟢 À LIRE AUSSI : Fiat Algérie : 24 000 véhicules et un Doblò nouvelle génération pour finir l’année en beauté
Les autorités algériennes sont face à un dilemme : Comment concilier la volonté de réguler le marché et de lutter contre la fraude, tout en évitant de pénaliser les citoyens ? Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de l’importation de véhicules d’occasion en Algérie.