Coup d’Etat au Niger, Le président Mamadou Tandja arrêté

Coup d’Etat au Niger, Le président Mamadou Tandja arrêté

Un Conseil militaire a annoncé à la radio d’Etat nigérienne la suspension de la Constitution après un coup d’Etat jeudi qui a fait plusieurs morts et blessés, tandis que le président Mamadou Tandja a été «emmené» vers un lieu inconnu, selon des ministres.

Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR), dont je suis le le port-parole , a décide de suspendre la Constitution de la sixième république et de dissoudre toutes les institutions qui en sont issues», a annoncé le colonel Goukoye Abdoulkarim sur les ondes de la Voix du Sahel.



A ses côtés figurait notamment le colonel Dijibrilla Hima Hamidou, dit «Pelé», commandant de la plus importante zone de défense du Niger (zone numéro un), a constaté l’AFP sur des images de la télévision d’Etat. Le Conseil s’est doté d’un président, selon un communiqué. Il s’agit du chef d’escadron Salou Djibo.

Il commande la compagnie d’appui de Niamey, qui dispose d’armements lourds, tels les blindés. Le CSDR a mis en place un couvre-feu et fermé les frontières terrestres et aériennes, et appelé la population à garder son calme.

Après dix ans de pouvoir, M. Tandja avait dissous l’année dernière le Parlement et la Cour constitutionnelle et obtenu une prolongation controversée de son mandat pour au moins trois ans à l’issue d’un référendum sur une nouvelle Constitution en août.

L’opposition, qui avait boycotté cette consultation ainsi que des législatives controversées en octobre, avait dénoncé un coup d’Etat et la communauté internationale a dénoncé les agissements du président. C’est cette nouvelle constitution que conteste le CSDR jeudi.

Le porte-parole du département d’Etat américain Philip Crowley a estimé que l’action du président avait «très bien» pu déclencher le coup d’Etat et affirmé que le Niger devait «organiser des élections». Dans l’après-midi jeudi, des soldats étaient déployés autour du palais présidentiel et dans les rues adjacentes, a constaté l’AFP.

Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger ont assuré vendredi avoir le contrôle de la situation et annoncé la création prochaine d’un «conseil consultatif» pour travailler à l’avenir du pays. «La situation est sous contrôle, il n’y a aucune dissidence ni à Niamey, ni à l’intérieur du pays», a déclaré le porte-parole du Conseil militaire qui a renversé jeudi le président Mamadou Tandja, lors d’une première rencontre avec des journalistes depuis le putsch.

Le porte-parole du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), Goukoye Abdoulkarim, a ajouté que le président déchu «était dans de très bonnes conditions, il est régulièrement suivi par son médecin».

Un officier avait auparavant déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat que M. Tandja, 71 ans, était «retenu» dans un bâtiment militaire et qu’il «se portait très bien». Le porte-parole du CSRD n’a pas précisé combien de temps serait détenu M. Tandja. Mais «une partie des ministres sera relâchée incessamment», a-t-il ajouté, sans préciser quand exactement. Interrogé sur les difficultés alimentaires et financières, le président du CSRD, Salou Djibo, a annoncé la création d’un organe de consultation.

«Pour le moment nous sommes à un stade de démarrage, nous allons créer un conseil consultatif qui va travailler de façon collégiale, je ne décide pas tout seul, on décidera en groupe. C’est prématuré de répondre à ces questions», a-t-il dit dans la caserne qui sert de QG aux putschistes.

La junte qui a dissous le gouvernement et suspendu la Constitution a rencontré vendredi les secrétaires généraux des ministères et s’apprête à relâcher des ministres, a ajouté son porte-parole.