Tout auréolé de son titre de champion d’Afrique, Idrissa Coulibaly redescend de son piédestal le temps de cet entretien. Le défenseur central de l’EST, qui est revenu du «front» libyen intact, n’oublie pas de dédier son titre aux amis qu’il a laissés à Tizi Ouzou. Dédicace !
Idrissa Coulibaly, vous êtes champion d’Afrique en titre avec l’Espérance de Tunis, vous jubilez sans doute là…
(Rires) Non, mais je suis content. Très content même. C’est une fierté d’avoir pu remporter un aussi prestigieux titre que la Ligue des champions. C’est énorme ! J’ai connu des joies des succès, mais ce que je ressens là est indescriptible.
Vous avez connu la «guerre» en Libye, des mois au chômage, ce titre est en quelque sorte un pied du nez à l’histoire, non ?

Après coup, oui. Quand j’y pense… Je suis passé par des moments très difficiles. Déjà le fait d’avoir trouvé un club et rejoué aussi vite était une satisfaction en soi. Alors là, réaliser le triplé, c’est la cerise sur le gâteau.
A qui l’avez-vous dédié ?
A ma famille, d’abord. Et puis à tous les Kabyles. J’étais content de recevoir depuis hier soir des messages de félicitations d’amis ou de simples supporters de la JSK. J’ai laissé des amis à Tizi Ouzou et ce titre est un clin d’œil pour eux.
Vous avez connu un transfert compliqué, un bras de fer avec les dirigeants d’Al Ahly de Tripoli, la guerre en Libye et un triplé avec l’Espérance. Finalement, le destin n’est pas si cruel que ça…
Dieu merci. Ça a été dur. Il y a eu des moments de doute, mais comme on dit, Dieu a bien fait les choses.
Que retenez-vous de votre passage en Libye ?
Beaucoup de choses. Ça a été court, mais instructif. J’ai connu des hommes là-bas. Je suis l’un des rares joueurs à avoir été évacué durant la guerre. J’ai été mis dans le premier avion pour Alger. Ils ne m’ont jamais laissé tomber. Je ne sais pas ce qu’il en est advenu d’eux, mais je leur serai à jamais reconnaissant.
Etaient-ce des proches du défunt Guide ?
Oui.
Que peut-on vous souhaiter de plus ?
Du bonheur (rires). Il y a la Coupe du monde des clubs en décembre. On veut faire quelque chose. Ce n’est pas évident, mais on partira sans complexe. Il y aura aussi les phases finales de la CAN avec le Mali. La nouvelle année s’annonce intéressante.