L’ancien sociétaire de la JSK nous a accueillis chez lui à bras ouverts, il était très content de notre présence et nous a ouvert son cœur. Ecoutons-le.
– Comment ça se passe ici à Bongoville ?
– Ça se passe plutôt bien avec l’ensemble de la délégation malienne. On a pris nos quartiers ici à Bongoville, on s’est bien installés, on peut dire que ce n’est pas mal.
– Vous ne jouez pas souvent dans cette équipe malienne, comment vivez-vous cela ?
– En tout cas, je n’ai pas le choix. Le fait d’être parmi les 23, je pense que c’est déjà quelque chose. Dans notre équipe, il y a beaucoup de bons joueurs et la plupart jouent dans les plus grands clubs européens, alors que moi je ne joue qu’en Tunisie. Cela m’a donc permis de connaître un peu plus la sélection.
– A ce qu’il paraît, il s’agit de votre première CAN ?
– Exactement. C’est d’ailleurs pour ça que je prends les choses du côté positif, je suis satisfait même si je ne bénéficie pas de beaucoup de temps de jeu. En attendant, je patiente en attendant que le coach me donne ma chance.
– On peut dire que c’est l’année africaine de Coulibaly, vous qui venez de remporter la Ligue des champions avec l’EST quand même…
– Exactement. Ce trophée de la C1, j’étais très content de le brandir avec mon équipe. Déjà, quand j’étais à la JSK, je rêvais déjà de cela, malheureusement, on s’est arrêtés en demi-finales, mais moi j’ai insisté et j’ai eu ce que je voulais, hamdoullah, et puis, il y a une autre chose…
– Oui, allez-y
– Ma première pensée en gagnant cette année cette coupe est allée pour le peuple kabyle, c’est pour eux aussi que j’ai gagné la coupe, et je l’ai dédié aux supporters de la JSK qui m’ont soutenu même après mon départ du club.
– En parlant de la JSK, vous regrettez sans doute encore la façon avec laquelle vous avez quitté le club…
– Franchement, ça me hante, je n’arrive pas à oublier ça. D’ailleurs, croyez-moi, la première chose que je fais le matin en me levant est de me connecter à Internet sur le site de Compétition pour avoir des nouvelles de ma chère équipe. Je suis même resté en contact avec les joueurs.
– Avec qui parlez-vous le plus ?
– Yahia Cherif est parti en France, mais, pour moi, c’est toujours un ami, je me connecte toujours avec lui, et on discute. Il y a aussi Belkalem, qui est resté un très grand pote.
– L’EST après la JSK, qu’est-ce qui a changé, Couly ?
– Franchement, je préfère souvent dire que j’ai quitté un grand club pour rejoindre un autre, c’est une équipe bien gérée, et toute les conditions sont réunies pour réussir. Pour tout vous dire, la différence est au niveau des infrastructures, elles sont meilleures que celles la JSK.
– Le Mali est au Gabon pour quel objectif ? Visez-vous le titre ?
– On vient ici pour faire mieux que la CAN passée, quand on est sortis au premier tour. Notre objectif principal est donc d’attaquer étape par étape cette compétition.
– Vous savez que depuis votre départ de la JSK, ça ne va pas trop dans l’équipe à cause d’un gros problème en défense…
– N’oubliez pas aussi que la blessure de Belkalem y est aussi pour quelque chose dans ce malaise. Quand je discute avec les supporters sur Facebook, ils me disent que, depuis que je ne suis plus à la JSK, ça va mal, et moi ça me fait mal qu’on me dise cela.
– Vous leur répondez quoi…
– Je leur dis que dans le football quand ça ne marche pas, ça ne marche pas. Je pense qu’avec le temps, ça va se stabiliser et l’équipe retrouvera son équilibre.
– La JSK a enregistré récemment l’arrivée d’un attaquant malien (il nous coupe)…
– Makan Dembelé (rire). Je le connais très bien, c’est mon ami, on habite dans le même quartier et on a passé notre enfance ensemble.
– Quel est ce quartier ?
– Hamdalay à Bamako, on a joué ensemble et, même maintenant quand on est en vacances au Mali, on prend des cafés ensemble.
– C’est un bon joueur…
– Oui, c’est un bon joueur et il a déjà été meilleur buteur du championnat du Mali. Il a joué au Maroc, je crois au Raja, et en Iran, et il a des qualités techniques et surtout physiques pour apporter un plus à la JSK. Il prouvera au passage que les Maliens réussissent dans cette équipe.
– Vous a-t-il appelé pour vous consulter ?
– On s’est vus au Mali, et quand il a signé son contrat il est rentré au Mali et moi j’étais là pour le stage de l’équipe nationale. Donc, on en a parlé un peu et je l’ai encouragé.
– L’Algérie est dans le même groupe que le Mali lors des éliminatoires de la prochaine Coupe du monde, pensez-vous déjà à cette double confrontation ?
– Pas totalement, puisqu’on est tous concentrés ici. Après la CAN, on pensera au match de l’Algérie.
– Il se peut que vous ayez en face des joueurs de la JSK…
– C’est avec un énorme plaisir que je jouerai face à eux, mais s’ils ne sont pas là, l’Algérie, ça sera quand même un plaisir de la jouer.
– Vous êtes sans doute surpris de l’absence de l’Algérie de cette CAN…
– Oui, mais vous n’êtes pas seuls, donc profitez-en pour revenir plus forts.
– Le favori de Couly pour cette CAN…
– Le Sénégal est parti, la Côte d’Ivoire est en course, le Ghana, la Tunisie aussi, mais c’est à partir des quarts qu’on peut pronostiquer.
S. M. A.