Peu d’observateurs avaient imaginé pareil scénario. Voir la Côte d’Ivoire sortir de la CAN en quart de finale. Et pourtant hier, l’Algérie a ramené les Ivoiriens sur terre en leur démontrant que le football, c’est du talent mais surtout de la détermination.
Menés deux fois au score, les Fennecs se sont arrachés pour toujours revenir dans la partie. Même quand il restait une seule petite minute, ils y ont cru et Bougherra est monté en conquérant pour arracher la prolongation en égalisant à deux buts partout. Malgré un gardien blessé au dos et se traînant toujours à terre, Ziani et ses camarades n’ont jamais rien lâché.
Tout le contraire d’une équipe ivoirienne qui en réalité ne méritait pas de passer ce cap. Didier Drogba, transparent comme du verre, et les pachydermes ont joué en tout et pour tout pendant quinze minutes. Période pendant laquelle ils ont inscrit le premier but. Après la bande à Vahid est retombée dans ses travers. Un football insipide dépourvu de tout mouvement. Une attaque handicapée par un Didier Drogba dans une petite forme. Un milieu à l’arrêt et sans imagination à l’image de Yaya et Maestro, visiblement pas dans le coup. Que dire de cette défense où le jeune Bamba aura tremblé 120 minutes entre Kolo et Guy, eux aussi pas très rassurants. Pour tout dire, les Eléphants hier ne tenaient que par les accélérations de Kalou et Gervinho et un Barry Copa qui aura bataillé dur seul.
Abandonné par ses axiaux sur les balles arrêtées.
La frilosité de Vahid
Dans un tel schéma, les choses étaient mal engagées et pourtant, la chance semblait être du côté ivoirien. La première mèche de Kalou était la bonne. Même quand l’Algérie égalise, les occasions nettes de buts des Fennecs pour tuer le match sont enrayées soit par Copa soit par la maladresse des attaquants algériens. A la pause, le score de un but partout, est plus une chance pour la Côte d’Ivoire que tout le monde voyait au sommet de l’Afrique le 31 janvier prochain. En seconde période, c’est l’Algérie qui fait le jeu devant une formation ivoirienne sans visage. Vahid entre alors en scène, il sort Kalou, on ne sait pour quelle raison pour Kader.
Laissant Didier Drogba visiblement pas en forme. Tout le stade le sait sauf certainement Vahid qui se refuse à reposer son capitaine qui est hors circuit. Toutefois, Kader apporte ce qu’il peut. Mieux, il offre la qualification à la Côte d’Ivoire à une minute de la fin du temps réglementaire. Non, c’était peu compter avec le relâchement du jeune Bamba. Bougherra égalise et tout est à refaire dans les prolongations. Les Eléphants n’ont pas les trompes pour ça. L’Algérie attaque d’entrée et réussit le but qui le propulse à Benguela en demi-finale. Les Eléphants rentrent pour la troisième fois à la maison sans rien. Qui a dit que cette génération n’est pas maudite ? Il faut tout simplement regarder son parcours pour se faire une opinion. Finaliste en 2006, demi-finaliste en 2008 et quart de finaliste en 2010. Inutile d’expliquer autre chose.
Le bilan est là. Il faut tirer les leçons. Le mondial se pointe à seulement cinq petits mois.
Koné Lassiné,
Envoyé spécial à Cabinda.