Il n’y a pas longtemps, juste quelques semaines, à l’unisson une terrible campagne médiatique avait été lancée contre la corruption et les corrompus, et ce par ceux là, mêmes, qui en Algérie sont connus, pour être les faiseurs de roi.
La lutte contre la corruption est restée au stade des discours.
Et on y avait cru comme d’habitude, les yeux bandés à de véritables bouleversements dans notre pays. C’est assez vrai que nous sommes tellement naïfs et si désireux d’avoir un pays et un Etat qui fonctionnent normalement, dans les respects des uns et des autres, que nous oublions tout, l’immense temps, les immenses luttes qu’il avait fallu à des nations développées pour arriver à de grands résultats et à enraciner chez eux cette culture des droits de l’homme, qui fait tant défaut dans l’Algérie actuelle….
Qui nous condamne à tourner en rond ? C’est un vaste débat. Et ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, en ces temps de libéralisme (depuis les années 1980), on tarde encore à sortir des gabegies. Et nous oublions, que pour amorcer déjà le développement du pays, de très grands efforts nécessitent ! Comme d’habitudes, le bilan de la campagne anti-corruption est que quelques têtes sont « tombées » et tout est rentré dans l’ordre, le cap est soi-disant mis sur les présidentielles d’avril 2014. Dans le désintérêt total des Algériens ?
Hier je m’étais rendu à l’agence de la BNA (Banque nationale d’Algérie) de mon bourg, Boghni. J’avais donné le 3 janvier 2013 un petit chèque pour encaissement et j’avais dû déjà payer 580 DA de frais. Apres dix mois d’attente, je ne reçois que 78 euros au lieu de 118, et l’on m’a parlé de 40 euros de commissions. Ce qui me paraît énorme. En essayant de comprendre, on me trimballe d’un agent à un autre. Ce que je supporte, tentant toujours de percer le mystère de la psychologie de tous ces gens. Et, dans l’attente de voir le directeur d’agence,-j’avais tellement insisté – je ne sais comment, certainement pour tromper mon attente, je me suis retrouvé à échanger quelques mots avec un dépité comme moi.
Apres quelques palabres, je soufflais à son visage avenant
– Du temps de Boumediene c’était différend…
– non, répondit-il, juste après l’indépendance, l’organisation française subsistait encore…. »
La réponse du Monsieur m’a intrigué. Je me demande encore, si les mots du bonhomme sont sensés, tant tout le monde s’accorde aujourd’hui sur les méfaits de la colonisation française de l’Algérie. (Y avait-il en ces temps autant d’algériens médecins ingénieurs, financiers etc.…)
Bien plus tard les mots du chercheur algérien Ali El Kenz me sont revenus, en tête lorsqu’il évoqua les acquis des premières décennies post- indépendance. « C’était avait il dit les fruits du mouvement national algérien ». (1).
Aujourd’hui « en ces temps de contre-révolution permanente », qu’en reste-t-il encore de ce mouvement national qui avait généré tant d’espérances ?
De Boghni, Amokrane Nourdine