Corruption : Réouverture de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest

Corruption : Réouverture de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest

Après un pourvoi en cassation près la Cour suprême, l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, impliquant pas moins de 17 accusés, devra être rouverte demain jeudi tribunal criminel près la cour d’Alger.  

Au total, 17 accusé, dont sept sociétés, devront être rejugés dans le cadre de cette affaire demain jeudi 21 janvier, après cassation par la Cour suprême du premier verdict, selon ce qu’a rapporté le quotidien El Watan.

Les chefs d’inculpation retenus contre les mis en cause sont, entre autre, « association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d’argent, dilapidation de deniers publics et abus de fonction, trafic d’influence, perception d’indus cadeaux, violation de la réglementation des changes ».

S’agissant des accusés, l’affaire de l’autoroute Est-Ouest implique plusieurs hauts responsables, cadre et hommes d’affaire. Il s’agit entre autre de l’ex-directeur de l’ANA Mohamed Khellad, l’homme d’affaires algéro-luxembourgeois Mahdjoub Chani, l’ex-directeur de la planification au ministère des travaux publics Rachid Hamdane…

Il s’agit également de sept sociétés étrangères, dont les consortiums chinois CRCC-CITIC et japonais Cojaal, et les sociétés suisses Pizarotti et Garaventa, espagnole Isolux Corsan, canadienne SMI et portugaise Coba, selon toujours la même source.

Pour rappel, une instruction est en cours au niveau du pôle financier concernant les ex-ministres des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, des Travaux publics, Amar Ghoul, et de l’Energie, Chakib Khelil.

De 6 à 16 milliards de dollar pour près de 1200 km

Il convient de noter que le projet avait démarré avec une enveloppe de 6 milliards de dollars, pour passer ensuite à 12 milliards avant de finir àprès de 16 milliards de dollars.

Le premier procès de cette affaire, qui remonte à 2010, n’a pas livré tous les secrets de cette affaire, du moins de l’avis des défenses des mis en causes.

D’ailleurs, lors de l’enquête préliminaire des officiers de l’ex-Département de renseignement et de sécurité (DRS), effectuée en 2009, l’ancien ministre des travaux publics Amar Ghoul a été bel et bien cité. Mais il n’a pas comparu à l’époque.

Le tribunal s’était alors contenté de l’interroger par écrit lors de l’instruction, et de lire ses réponses en audience. D’ailleurs, l’on se souvient toujours de la réponse du juge de l’époque devant l’insistance des avocats pour la présence de Amar Ghoul.

« Vous voulez que le petit juge que je suis, convoque un ministre en fonction pour l’auditionner ? Mais jamais ! », avait-il alors déclaré.