Corruption : quel sort pour les sociétés des oligarques emprisonnés ?

Corruption : quel sort pour les sociétés des oligarques emprisonnés ?

Dans un contexte de crise économique marquée par une purge qui fait que plusieurs hommes d’affaires croupissent en prison, plusieurs sociétés étatiques ouvrent leurs capitaux, tandis que d’autres, privées, seront intégrées dans le secteur public.

Invité d’une émission TV de la chaîne arabophone Echourouk, le Directeur général de la gestion du secteur public au ministère de l’Industrie, Bendif Hocine, a donné un aperçu de la stratégie mise en œuvre par son département.

Du privé au public

Concernant les entreprises appartenant aux hommes d’affaires emprisonnés, c’est l’étatisation à tout va, fait savoir Bendif. Outre celles de Haddad, les sociétés des frères Kouninef ainsi que celle de Tahkout seront touchées par cette démarche.

L’ETRHB et Mazouzi de Haddad vont être transférées au secteur public, fait savoir le responsable. Il ajoute que l’entreprise de transport appartenant à Tahkout va être, elle aussi, placée sous la tutelle du ministère des Transports, sous le nom de « l’Universitaire pour Transport et Services ».

L’Usine d’huile des Kouninef sise au port de Djendjen, dans la wilaya de Jijel, va être également exploitée par l’état, assure-t-il, tout en expliquant qu’il s’agit d’un grand projet qui va couvrir 50 % des besoins nationaux.

Toutes les entreprises ayant fait l’objet d’une décision finale de la justice vont être mises sous la tutelle de l’état, explique le directeur. Il précise cependant que toutes ces entreprises vont être bientôt réactivées, tout en conservant leurs employés.

« Les produits Algériens vont bénéficier de marchés prometteurs, si l’on met fin à la bureaucratie », conclue Bendif Hocine, le Directeur général de la gestion du secteur public au ministère de l’Industrie.

Du public au privé

Le responsable a affirmé que plusieurs entreprises privées vont devenir étatiques, au moment où des sociétés publiques vont désormais s’ouvrir au privé. Bendif a notamment confié que plus de 180 sociétés industrielles publiques activent en Algérie. Certaines de ces entreprises sont toutefois à l’arrêt, tandis que d’autres, 35 selon le même intervenant, souffrent d’une crise financière. Cela va impliquer d’ouvrir le capital de quelques-unes de ces entreprises au privé afin de les relancer, explique-t-il.

Le directeur s’est spécialement penché sur le cas de l’Eniem. Il affirme que des négociations ont été menées avec une banque afin d’injecter un milliard de dinars dans cette entreprise nationale. Plusieurs autres offres de privatisation d’entreprises publiques ont été enregistrées, indique le même intervenant, et ce, afin de mettre fin à leurs difficultés financières.