Le silence inquiétant des pouvoirs publics
La situation des ports algériens reste inquiétante. La quasi-totalité est saturée, générant d’énormes surcoûts et des pertes importantes pour le Trésor. Le port d’Alger, le plus important du pays, reste emblématique de la mauvaise politique de l’Etat en matière de modernisation et de fluidité des circuits du commerce extérieur.
Délais d’enlèvement des marchandises en moyenne de 30 jours, corruption, bureaucratie paralysante, équipements insuffisants sont autant de maux que vit le port d’Alger. La situation s’est même aggravée, confient des sources concordantes, avec la panne récurrente du principal scanner du port d’Alger et le manque criant de moyens de manutention de marchandises. Sans que les autorités réagissent. Le silence des pouvoirs publics sur la situation du port d’Alger inquiète.
En dépit des scandales de corruption, de vols, de massives évasions fiscales, rien n’a bougé. La situation s’est figée depuis au moins une dizaine d’années. Pis encore, elle s’est gravement détériorée. Au point où l’ensemble de la communauté maritime concernée est mécontent. Seuls des douaniers et des agents de l’Epal se plaisent dans ces conditions exécrables.
Car cette enceinte portuaire reste le grand royaume de la corruption et une source énorme de richesses indues. Dénoncés pourtant avec preuves à l’appui, les faits de corruption restent impunis. Là aussi, faute d’une véritable volonté politique, l’institution chargée de la lutte contre la corruption s’en lave les mains.
Quant à l’expérience de gestion du terminal à containers par l’émirati DP World, on est loin des résultats escomptés. Si les délais d’enlèvement des marchandises sont meilleurs que ceux de l’Epal, ils sont à une distance astronomique des standards internationaux.
Enfin, face au phénomène de congestion des ports algériens, construire trois grands ports en Algérie devient une urgence. Car se joue dans ce domaine la bataille de la compétitivité de notre économie par rapport à celles des pays voisins et à celles des Etats de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Là également, les pouvoirs publics ne semblent pas pressés. Un indice que nos gouvernants ne veulent pas bouleverser les règles d’une économie fondée sur la rente et la prédominance de l’import-import sur les activités productives.