« Si la revendication légitime de la société est l’application rigoureuse de la loi par le juge contre les auteurs de corruption, il convient aussi de mettre les cadres intègres engagés dans la lutte contre la corruption à l’abri des pressions multiformes qui peuvent les viser dans le but de les décourager ». Cette déclaration est celle du nouveau ministre de la justice Mohamed Charfi, prononcée dimanche à l’ouverture de la session ordinaire du Conseil Supérieur de Magistrature (CSM).
Pour lui, « la lutte contre la corruption n’aura de sens que si la justice est à l’abri de ce fléau qui constitue la principale cause d’atteinte au plein exercice de la citoyenneté », rappelant que cette lutte ne doit pas être limitée à des actions ponctuelles, mais aussi qu’elle nécessite de la pondération que l’on peut trouver au sein de la justice dont le rôle est fondamental dans cette lutte.
« La corruption qui menace le tissu social et dénature l’effort d’édification de l’Etat de Droit, pervertit le fonctionnement de l’économie nationale, ronge les liens des citoyens avec les représentants de l’Etat, constitue la principale cause d’atteinte au plein exercice de la citoyenneté », a ajouté le ministre de la justice, garde des sceaux.
Mais le ministre ne semble pas pessimiste quant l’avenir de la lutte contre la corruption, comptant notamment sur une grande partie des cadres de l’Etat « dont l’attachement aux nobles valeurs de probité autorise de croire que la lutte implacable qui doit être menée contre la corruption aboutira inéluctablement à réduire la propagation de ce fléau », même si, précise-t-il, « les corrompus et les corrupteurs ne laissent presque aucun service public à l’abri ».
Charfi citera les milliers de magistrats, de personnels de greffes et des établissements pénitentiaires dont « le crédo est de rendre justice dans le respect strict de la loi », en rappelant aux « autres », qu’ils doivent « comprendre qu’ils peuvent pas continuer à défier la loi et la morale ».