Le procureur de la République près la deuxième section du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed a requis, mardi 23 décembre, les peines maximales à l’encontre de l’homme d’affaires Reda Kouninef et de ses coaccusés. Ces derniers sont poursuivis pour des faits de blanchiment d’argent et de dissimulation de produits criminels. Les réquisitions ont atteint dix (10) ans de prison ferme, assortis de la confiscation de l’ensemble des biens saisis, tandis que le Trésor public a réclamé des dommages et intérêts estimés à 500 milliards de centimes, au titre des préjudices subis.
Dans le détail, le représentant du ministère public a requis une peine de dix ans d’emprisonnement ferme, assortie d’une amende de huit (8) millions de dinars algériens à l’encontre de chacun des accusés. Il s’agit de Reda Kouninef et ses deux beaux-frères, identifiés par les initiales « N. A » et « N. M », avec la confirmation et le maintien du mandat d’arrêt international émis contre ce dernier, ainsi que la confiscation de tous les biens saisis.
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Manœuvres frauduleuses et concessions
Selon le média arabophone « Echourouk Online », le procureur a insisté lors d’une plaidoirie succincte sur les manœuvres frauduleuses liées au droit de concession, notamment dans les exploitations agricoles. Il a souligné que les juridictions sont régulièrement saisies de ce type d’affaires.
Le procureur est ensuite revenu en détail sur les faits, précisant qu’il s’agissait d’une exploitation agricole située sur le territoire de la commune de Zéralda, dont le bénéficiaire du droit de concession était Ben Abdallah Belhassen, de nationalité tunisienne, aujourd’hui décédé. Ce dernier avait investi en Algérie à travers la création d’une société en participation avec Reda Kouninef, ayant pour objet diverses activités agricoles et d’exploitation foncière.
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Le représentant du ministère public a rappelé les nombreux litiges liés aux droits de concession agricole, dus notamment au déséquilibre contractuel, où le titulaire du terrain ne détient qu’un pour cent des parts contre quatre-vingt-dix-neuf pour cent pour le partenaire, une situation identique à celle de l’affaire en cours. Il a ajouté que Ben Abdallah Belhassen, dès la conclusion du contrat avec Reda Kouninef, avait quitté définitivement le territoire national.
Implication des accusés
Abordant les circonstances de l’incarcération de Reda Kouninef, le procureur a indiqué qu’après son entrée en détention, son épouse et le frère de celle-ci ont pris en charge la gestion des biens et l’administration de l’exploitation agricole, notamment le paiement des salaires. Il a souligné que l’exploitation, composée d’arbres fruitiers, générait des revenus importants, lesquels ont été transformés, selon l’accusation, en produits criminels ayant fait l’objet d’opérations de blanchiment d’argent.
En conclusion, le représentant du ministère public a affirmé que l’enquête, telle qu’achevée, a mis en évidence l’existence de charges et d’indices suffisants établissant l’implication de chacun des accusés dans le délit de blanchiment d’argent et de produits criminels issus de faits de corruption, commis dans le cadre d’une organisation criminelle et à l’aide des facilités procurées par une activité professionnelle, conformément aux dispositions des articles 389 bis et 389 bis 2 du Code pénal, concluant ainsi à ses réquisitions.
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De son côté, le Trésor public, constitué partie civile dans cette affaire, a réclamé des dommages et intérêts s’élevant à 500 milliards de centimes, en réparation des pertes subies.
